Le lancement, le 8 février, de la collection "Doc' en poche" pour le grand public est la partie la plus visible de la nouvelle politique éditoriale de La Documentation française. L'éditeur public, qui fait paraître 5 titres proposant l'essentiel sur un sujet d'actualité (5,90 euros, 4,99 en numérique), a remanié son offre au terme d'une enquête de lectorat menée pendant 18 mois. Avec un mot d'ordre : rationaliser. « Nous perdions des lecteurs. Nous avons décidé de simplifier notre offre pour toucher de nouveaux publics, notamment le public étudiant. C'est tout le sens de "Doc' en poche", explique Xavier Patier, directeur de la Direction de l'information légale et administrative (Dila), dont fait partie La Documentation française depuis sa fusion avec les Journaux officiels en 2010. En un an, trois revues ont été arrêtées : Regards sur l'actualité, Problèmes politiques et sociaux et la revue en ligne Grande Europe. En début d'année, Cahiers français et Questions internationales ont fait l'objet d'une refonte graphique et éditoriale. Problèmes économiques a une nouvelle maquette.
La production globale de 400 titres sera "réduite progressivement", selon Xavier Patier, qui se refuse à préciser un objectif. "La marge réside dans les publications pour le compte de tiers - les administrations. Les publications en propre seront stables à court terme." Et à long terme ? "Tout dépendra des lecteurs, car l'édition de sciences humaines est à la croisée des chemins."
La diffusion, elle, doit être élargie. "De 350 librairies, nous passerons à 800 ou 900, précise Xavier Patier. Nous recrutons deux nouveaux commerciaux, pour porter l'équipe à 9 personnes." En revanche, la distribution, qui emploie 33 personnes, va être externalisée et confiée à un distributeur privé d'ici à l'été.
Car faire des économies est un impératif pour Xavier Patier. "Nous avons réduit les coûts de fonctionnement de la Dila, hors masse salariale, de 16 % en trois ans, et augmenté le chiffre d'affaires de 3 à 4 % avec notre activité d'annonceur. Cela nous permet de développer l'activité éditoriale." Mais dans ce contexte de rigueur budgétaire se pose la question des moyens humains. "Les effectifs ont été réduits de 15 % en trois ans. Il fallait donc réorganiser les services. Nous voulons aussi avoir la politique de la maison dans une seule main", ajoute le directeur. A La Documentation française, la fusion du département des éditions avec celui des ressources et conseils éditoriaux, et la mutualisation du studio graphique sont en cours. Une réorganisation que les éditeurs réprouvent en interne, redoutant de voir leurs métiers en pâtir.