Après avoir constaté que des parois vitrées constituant la façade rue de Chartres avaient été fracassées la veille au soir avec un plot métallique, les agents de la bibliothèque de la Goutte d’or, située dans le XVIIIe arrondissement de Paris, ont décidé de poursuivre la fermeture de l'établissement, effective depuis le 16 novembre. "Notre réouverture prévue le mercredi 16 décembre est donc annulée pour cause d’insécurité. Nous ne pouvons tolérer de travailler dans un contexte d’une telle violence, ni de mettre notre public en danger" explique l'équipe. La bibliothèque reste fermée jusqu'à la fin de l'année mais les prêts sont automatiquement prolongés et les retours restent toujours possibles par les boîtes aux lettres situées sur le côté du bâtiment rue de Chartres, près de l'entrée du personnel.



"Tous les problèmes viennent des dizaines de dealers qui stationnent au pied de la bibliothèque. Ils sont étrangers au quartier, apparus à la suite du premier confinement, et dealent des psychotropes. Les rixes entre eux se multiplient, parfois très violentes, nous assistons à des lynchages, des coups de couteau, des blessures graves, des morts" explique la directrice de la bibliothèque Catherine Geoffroy à Livres Hebdo. Il ne s'agit absolument pas de violences provenant d'usagers, qui se montrent "calmes, chaleureux, respectueux très attachés à la bibliothèque" et qui entretiennent des rapports extrêmement bons avec le personnel.

Deux parois avaient déjà été brisées le 16 novembre, ce qui avait entraîné une première fermeture. Suite à la lettre envoyée aux élus, la Ville de Paris a soutenu l'établissement et avait à disposition d’importants moyens pour que la bibliothèque puisse rouvrir en toute sécurité (boutons d’alarme, agents de la DPSP, vigiles) et les vitres brisées avaient été remplacées le 15 décembre.