Ancienne ministre de l’Intérieur et fille de professeurs de français, Joëlle Milquet, ministre de la Culture du gouvernement de la Communauté française de Belgique, s’est montrée déterminée, le 28 février lors de la présentation de son plan lecture en Fédération Wallonie-Bruxelles, à mobiliser l’ensemble des acteurs du secteur pour remettre la lecture au centre de l’apprentissage.
Qu’est-ce qui a rendu nécessaire ce plan lecture ?
Nous avons constaté un déclin des pratiques de lecture des adultes puisque le pourcentage de personnes n’ayant lu aucun livre durant l’année écoulée est passé en Belgique de 22 % en 1985 à 38 % actuellement. En outre, pour la jeunesse, la lecture est un outil essentiel pour construire des citoyens libres et indépendants. Cette maîtrise au niveau scolaire est fondamentale. Or, à la fin du premier degré secondaire, on constate chez les élèves francophones un niveau de lecture plus bas que chez leurs concitoyens néerlandophones. Il faut inverser la tendance et cibler les enfants dès la maternelle.
Vous évoquez une aide aux libraires pour aborder les défis du prix du livre. Les compétences en la matière ont été transférées au niveau régional. Etes-vous favorable à une loi, calquée sur la loi Lang française ?
Oui, je lance tout un travail sur ce point. Mais il faudrait d’abord bien clarifier les choses en termes de compétence car je ne suis pas du tout sûre qu’avoir des politiques flamandes et francophones qui diffèrent sur le prix du livre soit très opportun. Si on peut garder un cadre fédéral ce sera plus heureux, ou du moins un accord de coopération des deux côtés.
A l’heure d’Amazon, la tabelle vous paraît-elle un handicap pour les libraires belges ?
C’est un sujet dont je vais parler avec la ministre de la Culture française, même si elle n’est pas la seule compétente en la matière.