Faux témoins. Hjørdis Løkkeberg a 20 ans et un sacré passif pour réussir sa vie : elle est la fille d'une mère junkie morte d'overdose et d'un père alcoolique plus ou moins repenti. Elle a été élevée avec ses trois cousins par sa tante Turid dont elle était la chouchoute. Pas mariée, ne désirant pas se lier, elle vivote de petits boulots, jusqu'à ce qu'elle décroche un job de vendeuse dans une coopérative à mille kilomètres de chez elle − la Norvège, son pays, est très étendu. Là, elle fait la connaissance de Morten Dahl, un producteur de fromage de chèvre plus âgé qu'elle, qui la séduit et la rassure. Un dîner, un flirt, une visite à sa fabrique, et elle accepte de l'épouser ! Randi, sa copine et collègue, n'en revient pas. Pas plus que le jeune Jonas, employé de Morten, qui a aussi le béguin pour Hjørdis. Puceau, tourmenté, cet ancien ingénieur a fait des bêtises et payé sa dette. Mais surtout, comme Morten et ses parents, il est témoin de Jéhovah. Et un témoin de Jéhovah, sous peine de rejet voire d'excommunication par sa communauté, ne doit pas faire de mariage en dehors de celle-ci. Scandale, donc, dans la paroisse. D'autant que Morten n'a pas dit la vérité à son épouse, ni à ses parents.

Une espèce de bonheur s'installe. Morten cède à tous les caprices de Hjørdis. Un premier enfant naît, Selma ; un garçon suivra, Isak. C'est alors que Morten se confie enfin à sa femme, laquelle entre dans une fureur incroyable et lui rend la vie impossible. À la suite d'une nouvelle crise, Hjørdis convainc Morten de s'installer dans sa famille à elle, non loin de son père et de sa tante Turid. Jonas, qui vient leur rendre visite, sympathise avec l'ancien alcoolo. Morten a trouvé un bon travail, ils achètent une maison. Mais le père de famille, fatigué de mentir à tout le monde, part en vrille. Un drame surviendra, qui fera enfin tomber tous les masques...

Isabelle Flaten a imaginé une sorte de thriller psychologique à la scandinave, dont les ressorts sont l'emprise, le mensonge, les sectes, avec des personnages médiocres, sans aspérités apparentes. Un peu déprimant, donc réussi.