Immatériel se propose de transformer tous ceux qui le souhaitent en revendeurs de livres numériques, à condition qu'ils disposent d'un blog, d'un site Internet ou d'un compte Facebook. "Un blogueur qui apprécie un livre, un auteur qui présente le sien, un éditeur qui dispose de son site, un libraire qui en a un sans fonction de vente pourront utiliser ce service, à partir de notre librairie", explique Xavier Cazin, fondateur de la société, à la fois diffuseur-distributeur et librairie numérique.
Il présente cette innovation sur son stand au Salon du livre et l'exposera aussi aux libraires, ce lundi 23 mars, lors d'une conférence sur des projets collectifs susceptibles de les intéresser. Ce nouveau service sera aussi l'occasion d'une clarification : Immatériel restera la société de diffusion-distribution, tandis que la librairie numérique sera rebaptisée Sevenswitch, du nom de l'entreprise créée pour gérer cette activité.
Sur le site de Sevenswitch, à côté de l'habituel bouton "acheter" accompagnant chaque fiche de livre, il y aura aussi un bouton "vendre" exportable vers un site tiers, où le livre sera diffusé. Le revendeur recevra 15 % de commission, pris sur les 30 % de remise que Sevenswitch recevra en tant que libraire. C'est l'équivalent du bouton "acheter" qu'Amazon exporte déjà sur tous les sites qui proposent des livres y compris imprimés, sans créer de librairie.
Xavier Cazin compte sur l'intérêt des blogueurs, des passionnés en tous genres qui parlent de livres sur Internet pour ajouter ces liens de vente et rentabiliser ainsi leurs recommandations. Il devront avoir au préalable ouvert un compte sur Sevenswitch. Les paiements passeront par Paypal ou Stripe, son équivalent aux Etats-Unis, pour éviter de gérer un système de facturation qui demande de lourds investissements.
Sans DRM
Ce service ne marchera qu'avec des livres sans DRM, ces verrous de contrôle des droits numériques supposés empêcher le piratage des fichiers. Sevenswitch louera le service Digimarc qui traque les fichiers piratés pour rassurer les éditeurs. "Les DRM sont à l'origine de presque tous les problèmes d'après-vente. Il n'est pas possible de demander à ces micro-libraires de s'en occuper", estime Xavier Cazin, qui propose aussi de diffuser les livres au format Mobipocket, lisibles sur Kindle. Le but est de profiter du parc de liseuses et d'applications d'Amazon utilisées par de nombreux lecteurs, auxquels ces nouveaux "colporteurs numériques" pourraient aussi revendre des livres.
"Il est illusoire de rêver d'attaquer Amazon de front, et aucune librairie ne peut attirer un trafic comparable sur son site. En revanche, il devrait être possible de fédérer une masse de micro-vendeurs. Nous espérons en convaincre 10 000 très vite, et en compter un million en 2017, en France et à l'étranger", explique Xavier Cazin, qui compte sur l'auto-organisation des initiatives individuelles partout où il est question de livres sur Internet.