Île-de-france

La Procure projette de fermer son site logistique de Chantilly le 30 juin prochain. Ouvert en 1998 et employant 17 salariés, ce dernier gère les flux des activités liées à la vente par correspondance, à Internet et surtout aux huit librairies La Procure, à savoir celles de Paris, dont le vaisseau amiral de la rue de Mézières (6e), mais aussi de celles d’Ile-de-France et de Lyon. Pour François Maillot, directeur général de l’entreprise qui a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 16,2 millions d’euros dont 14 millions avec le livre, cette décision répond à une vraie nécessité. "La Procure enregistre depuis quatre ans une perte d’exploitation de 100 000 euros en moyenne par an, explique-t-il. Ce n’est plus tenable. Le magasin de la rue de Mézières qui finançait, grâce à ses bénéfices, les fonctions de supply chain doit faire face ces dernières années à une baisse d’activité qui tend à s’accélérer avec les difficultés de nos rayons les plus forts, religion et sciences humaines." Après les efforts déjà entrepris pour dynamiser les ventes et réduire les coûts, la direction de La Procure a donc décidé d’aller plus loin et d’externaliser ses fonctions de logistique. "Cela va générer une économie de coûts de l’ordre de 200 000 euros par an, estime le dirigeant. En se recentrant sur son cœur de métier, à savoir la vente, La Procure se donne les moyens de surmonter la crise et de poursuivre, et même développer, ses activités de libraire." Dès lors, les fonctions logistiques vont être transférées vers MDS, filiale de distribution de Média-Participations, qui est l’actionnaire de référence de La Procure depuis 2008 (avec près de 34 % du capital). Mais, sur un plan opérationnel, elles seront confiées au prestataire spécialisé Axelis. "Ce qui permettra de garantir la qualité de services au client", assure François Maillot. En interne, en revanche, les tensions sociales sont fortes. Faisant l’objet d’un licenciement au 30 juin, les 17 salariés de Chantilly ainsi que le chauffeur livrant les points de vente jugent les mesures du plan de sauvegarde de l’emploi "inacceptables, au regard de ce qu’auraient pu attendre des personnes dont l’ancienneté moyenne est de dix-neuf ans", observe Anne Hubert, responsable déléguée du site. En outre, beaucoup craignent que cette fermeture ne soit que le début d’un plan de restructuration plus large, touchant aussi les librairies, en dépit des dénégations des dirigeants.

Clarisse Normand

19.04 2015

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