Vendredi 2 février, les États membres de l'Union européenne ont approuvé l'Artificial Intelligence Act (AI Act), une première mondiale dans le genre. Une législation attendue par le monde de la culture qui avait continué tout au long du mois d'alerter le gouvernement sur la nécessité de réguler les usages de l'intelligence artificielle. Le 22 janvier dernier, sept sociétés d’auteurs et diffuseurs culturels dont la SGDL et le SNE, ont interpellé la nouvelle Ministre de la culture Rachida Dati sur la “nécessité vitale” de réguler une telle innovation… Une demande suivie de près par une seconde lettre adressée, cette fois-ci, au Premier ministre Gabriel Attal et signée par 71 organisations issues des industries culturelles françaises.
En cause, la position pro tech de la France sans cesse réaffirmée dans le cadre européen. Selon Le Monde, une mention du “respect du secret des affaires” aurait d’ailleurs été introduite pour protéger les fabricants du fameux “résumé suffisamment détaillé” demandé par la loi, un élément pourtant essentiel à l’enjeu de transparence. Cet ajout serait survenu après les plaintes successives d’entreprises liées à l’IA comme le challenger français Mistral IA, précise Le Monde. De leurs côtés, d’autres institutions se penchent sur la question. La Commission supérieure du numérique et des postes (CNSP), a rendu un avis le 18 janvier dernier. Une table ronde, dont l’intégralité des débats est disponible, s’est également déroulée au Sénat ce mois-ci.
Bernard Werber s’essaie à l’IA
D’autres n’ont pas attendu la loi. Face aux mesures qui malgré la récente ratification, on le rappelle, ne devraient entrer en vigueur que dans deux ans, une véritable contre-attaque s’organise. Outre Atlantique, c’est le New York Times qui dégaine. Le quotidien américain a lancé le 27 décembre des poursuites auprès d'un tribunal fédéral à New York à l'encontre d’OpenAI et Microsoft pour violation des droits d’auteur. Il affirme que les deux entreprises ont utilisé ses articles sans autorisation pour entraîner leur logiciel d’intelligence artificielle. En guise de piqûre de rappel, le média publie un mois plus tard une enquête démontrant comment l’IA générative ne respecte pas le droit d’auteur, en particulier celui relatif aux films célèbres.
Côté création avec IA, enfin, deux infos à retenir : les révélations de l’autrice japonaise Rie Kudan qui avoue, après avoir gagné le “Goncourt japonais” pour son livre Tokyo-to Dojo-to, avoir utilisé une IA pour l’écriture de 5% du roman et la décision d’un tribunal de Pékin de protéger par le droit d’auteur une photo générée par une IA.