Allemagne

Houellebecq défend une liberté d’expression absolue

Olivier Dion

Houellebecq défend une liberté d’expression absolue

Présentant lundi soir son roman Soumission à Cologne, Michel Houellebecq s’est défendu d’avoir écrit un livre islamophobe qui “servirait le FN”, et a défendu sa vision d’une liberté d’expression sans restrictions. 

Par Pierre Georges,
avec Afp Créé le 20.01.2015 à 16h58

Michel Houellebecq, qui présentait lundi 19 janvier son roman Soumission lors d’une lecture à Cologne, en Allemagne, s’est fait l’apôtre d’une liberté d’expression absolue en se défendant d’avoir "écrit un livre islamophobe", mais en estimant qu’on en avait le droit.
 
En ouverture de la soirée, l’écrivain français a précisé aux journalistes venus assister à l’unique présentation à l’étranger de son nouveau roman que "le début de mes interviews sur Soumission a été pénible car j’ai eu le sentiment de répéter en boucle : mon livre n’est pas islamophobe".
 
Après les attaques terroristes qui ont fait 17 morts en France, l’auteur estime que sa promotion risque d’être "encore plus pénible" car il va devoir répéter que son livre n’est pas islamophobe et "qu’on a parfaitement le droit d’écrire un livre islamophobe".
 
Pour lui, les manifestations de masse qui ont suivi les attentats islamistes ont moins montré un désir d’unité nationale que "quelque chose de plus simple : les Français sont massivement attachés à la liberté d’expression".
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Le romancier a affirmé en outre à Cologne ne pas croire que son œuvre serve les intérêts du Front national. "D’abord je m’en fous et puis je n’y crois pas, je n’ai jamais vu personne changer ses intentions de vote après avoir lu un roman", a déclaré l’auteur.
 
"On peut le dire de manière très simple: depuis à peu près quarante ans, l'histoire politique de la France est une tentative générale de tous les partis, tous les médias et tout le pouvoir culturel de freiner l'ascension du Front national, et l'échec de cette tentative", a affirmé le romancier.
 
Pour lui, cette situation rend l'élection présidentielle de 2017 "dangereuse, potentiellement" car, en raison de la menace du FN, une France de plus en plus à droite peut continuer à élire un président de gauche. "En 2017, la France sera encore plus à droite qu'elle ne l'était en 2012, si François Hollande est encore réélu, cela peut tourner mal", a-t-il estimé.

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