Cette semaine, Livres Hebdo présente chaque jour un des nommés pour les Trophées de l’édition 2023 dans la catégorie éditeur de l’année. Aujourd’hui, Guillaume Robert, directeur éditorial non fiction chez Flammarion, gouvernail qu'il tient, après 24 ans dans la maison historique, avec détermination, passion et talent.
Par
Adriano Tiniscopa Créé le
15.01.2023
à 18h51, Mis à jour le 16.01.2023 à 08h31
« Pour moi l’éditeur doit être sur mesure, il doit s’adapter aux besoins de chaque auteur, rester en retrait ou bien pousser et appuyer ceux qui en ont besoin, c’est un peu comme faire de la haute couture, le bonheur de ce métier réside là », explique avec enthousiasme Guillaume Robert, dans un chic costume-cravate. Directeur éditorial chez Flammarion en charge du département de la non-fiction depuis 2019, « des documents » préfère-t-il dire, Guillaume Robert est un lecteur éclectique qui « aime lire tout type de livres, découvrir de nouveaux auteurs dans de nombreux domaines ». Il publie principalement essais, témoignages et « beaucoup de philosophie grand public ».
Depuis son premier stage au service presse du Seuil, en août 1997, Guillaume Robert explique avoir « su tout de suite que sa vie était là », dans le monde de l'édition. Arrivé ensuite chez Flammarion le 1er août 1999, embauché par Charles-Henri Flammarion en tant qu’assistant éditorial, Guillaume Robert a fait découvrir au public Florian Zeller, prix Interallié 2004 pour La Fascination du pire. Suivront notamment David Foenkinos, Jacques Chancel, Simonetta Greggio, Fabrice Midal, -avec qui il a vendu plus de 500 000 exemplaires-, ou bien encore Marie Robert, sa sœur… À l'instar d’Ernest Flammarion, l’éditeur, qui publiait son frère, l’astronome et vulgarisateur Camille Flammarion : « il y aurait une jurisprudence », sourit le directeur éditorial.
Porter haut les couleurs de la marque
Né sur l’île de la Cité, à Paris, le 16 novembre 1974, Guillaume Robert apprécie toujours « l’esprit rive gauche » et le « folklore du métier, ses codes et rituels, les prix littéraires et les cocktails de rentrée, les salons du livre, tous ces endroits où je croise des gens que j’aime bien ». Et il entend faire demeurer l’esprit Flammarion, « porter haut en couleur » la marque de l’éditeur.
Fidèle à la maison depuis 24 ans, il se décrit comme un « passeur ». Pour lui, éditeur est une manière d'être, plus qu'un travail, avec une vision spécifique du métier : publier « des livres grand public, au contenu qualitatif, de démocratisation de multiples champs de connaissance ». Dans le sillon du projet de l’Astronomie populaire (1880) de Camille Flammarion, Guillaume Robert s'appuie aussi sur le hasard de la vie et l'intuition. « Le bon projet arrive autour de toi au bon moment, il faut suivre son intuition et aller jusqu’au bout, il ne faut pas être partout, juste au bon endroit », développe-t-il.
« L'aventure du marathon est la même que celle d'un livre »
En mars 2023, Guillaume Robert accueillera dans la collection Documents Le fin mot de l'histoire en 201 expressions pour camper sur ses positions de Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot, qui n'a pas pu sortir au sein du groupe Editis, « pour raisons politiques ».
Assisté au quotidien par son équipe, il se conçoit comme un aiguilleur de train, un accoucheur d'histoires intimes, un marathonien de l'édition: « l'aventure du marathon est la même que celle d'un livre, on ne lâche rien tant qu'on n'est pas arrivé à la ligne d'arrivée, on continue tant que le livre n'est pas sorti », raconte-t-il.
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Malgré le froid, le public est venu nombreux pour la 42ᵉ édition de BD Boum, qui s'est tenue à Blois du 21 au 23 novembre. Expositions, dédicaces, mais aussi conférences, concerts et tables rondes, le festival a tenu toutes ses promesses, couronnant les Kerascoët et Marzena Sowa de ses prix les plus prestigieux. Les professionnels présents avaient aussi les regards tournés vers le festival d'Angoulême, dont l'avenir est plus incertain que jamais.
Vitrine vandalisée, subvention envolée… Avec ses 690 000 euros de chiffre d’affaires, ses quatre employés et ses quelque 15 000 références en rayon, la librairie généraliste parisienne au goût très sûr Petite Égypte, qu’on trouve à la sortie du métro Sentier a connu une semaine particulièrement éprouvante dans un contexte qui ne l’est pas moins. Son fondateur Alexis Argyroglo revient pour Livres Hebdo sur ses causes et ses conséquences.
Il y a un an, à BD Boum, quelques jours après les obsèques de Madeleine Riffaud, figure inspiratrice et co-scénariste de Madeleine, résistante (Dupuis), Jean-David Morvan recevait le prix Jacques-Lob du scénariste, tandis que Dominique Bertail se voyait décerner le Grand Boum pour l’ensemble de sa carrière. Ces deux distinctions indépendantes remises chaque année durant le festival BD Boum de Blois revenaient la même année aux auteurs d’une même œuvre. Livres Hebdo les a rencontrés, quelques heures avant que leurs successeurs soient distingués à leur tour.
Par
Louise Ageorges
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