Avant-critique Récit

Frédéric Beigbeder, "Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé" (Albin Michel)

Frédéric Beigbeder, président du jury du prix Renaudot - Photo Olivier Dion

Frédéric Beigbeder, "Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé" (Albin Michel)

Cinq textes de Frédéric Beigbeder qui disent la rupture avec une époque et comment s'en consoler.

Par Olivier Mony
Créé le 06.04.2023 à 14h00 ,
Mis à jour le 06.04.2023 à 19h15

Charmant vieux schnock. Voilà plusieurs livres que Frédéric Beigbeder documente à la fois la beauté de ses choses perdues (la jeunesse...) et une époque qui lui devient de plus en plus étrangère, sans qu'il s'y résolve tout à fait. C'est bien cela dont il est question dans Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé. Le point de départ est un matin de 2018 où l'auteur découvre, effaré, les murs de son foyer basque tagués de graffitis haineux le traitant de salaud et de violeur. En cause sans doute, son opposition au projet de loi visant à criminaliser les clients des prostituées. Mais peu importe. Un constat s'impose, celui d'une fracture et nécessairement donc, chez l'écrivain, rétif par nature à toute assignation à résidence, d'une souffrance.

Cinq textes (certains inédits, d'autres retravaillés pour l'occasion) viennent acter cette rupture et essayer de trouver les moyens de s'en consoler. Cinq textes plus endeuillés à vrai dire que nécessairement provocateurs. Il y est question d'abord de la violence de cette profanation en terre basque, de l'adieu à la cocaïne, d'une retraite qu'il mène à l'abbaye de Lagrasse, d'un séjour dans un régiment d'infanterie de marine et enfin de l'aveu navré mais pas trop de la prégnance dans sa vie du désir, du désir des femmes, dont il affirme − tout est bien qui finit bien − que le mariage, heureux, serait la seule sublimation possible.

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