Livres Hebdo publie vendredi 10 février (n°896) un entretien avec François Weyergans, prix Goncourt 2005 et entré à l'Académie française l'an dernier, à l'occasion de la parution de son dernier roman, Mémoire pleine, chez Julliard le 23 février. L'éditeur prévoit un tirage de 50 000 exemplaires.

Durant cette interview, l'écrivain évoque son roman et revient sur l'histoire éditoriale qui le relie à Julliard, son discours à l'Académie française - qui sera édité avec une "préface marrante" -, son légendaire perfectionnisme. Surtout, il déclare sa flamme aux libraires, du monde entier.

"Les librairies sont les endroits où je passe le plus de temps. Le Goncourt m'a donné un grand nombre de lecteurs qui n'avaient jamais entendu parler de moi, et de lectrices. (...) Partout, j'ai rencontré des écrivains qui m'emmenaient dans leurs bars préférés, de l'Allemagne, de la Roumanie ou de la Bulgarie à Taïwan, où je suis traduit en mandarin, alors qu'à Pékin je suis traduit en chinois simplifié.(...) A Taïwan, j'ai vu une librairie ouverte toute la nuit, avec plein de clients à trois heures du matin. C'est, paraît-il, un lieu de drague. Un nouveau concept pour les libraires ? Dans Mémoire pleine, mon personnage drague une cliente à la Librairie Gallimard de Montréal. J'adore Taïwan, c'est la Chine sans le communisme. J'y fus très heureux."

Dans son roman, le personnage principal, double de l'écrivain, aspire à partir vivre en Inde. "Si je pars demain pour l'Inde, je ne reviendrai jamais. Je pourrai envoyer mes textes de là-bas avec mon iPad. Ce qui me manquera, ce seront les librairies françaises, les tables de nouveautés et les rayonnages avec tout ce que je n'ai pas encore lu ni feuilleté."