Le mouton noir. C'est dans les meilleures familles, les plus bourgeoises, que ce genre de choses se produit : l'un des enfants rompt avec l'ordre établi, ne fait rien comme les autres, et, parfois, part en vrille. Chez les Garde (où l'arrière-grand-père, Gustave, était un industriel traditionaliste, et le père, Paul, un brillant universitaire), ce mouton noir s'appelle Marcel, grand-oncle de François, l'écrivain narrateur. Né en 1880, il aurait été chassé manu militari de la famille en 1900 et expédié en aller simple et en troisième classe vers Sydney, où il serait mort en 1910. Jamais on n'en parlait, et jamais Gustave n'a expliqué les raisons de son geste. Tous les Garde, après lui, ont grandi avec ce secret, cette omerta, que Paul a quand même tenté d'explorer dans les souvenirs qu'il a laissés à sa mort, en 2021.
Dans un premier temps, François, en bon romancier, essaie d'inventer ce que Marcel a pu faire en arrivant en Australie, fauché et sans appui. Mais cette piste ne le mène pas loin. Et puis, à partir de 2012, grâce à quelques détails fournis par son père et à l'intuition de quelques amis qui lui indiquent où chercher, il va se lancer dans une espèce de quête à l'aveugle, afin de « reconstruire » Marcel. Et ce qu'il va découvrir, et qu'à l'évidence nous ne dévoilerons pas ici, va le laisser pantois. Le secret de famille est encore bien pire que la version officielle. Avec son habituel talent, l'inclassable François Garde mêle autofiction, enquête, récit de voyage, dans un livre atypique, dédié à son père Paul, lequel n'aura jamais connu, hélas, le fin mot de l'histoire.
Mon oncle d'Australie
Grasset
Tirage: 13 000 ex.
Prix: 19 € ; 240 p.
ISBN: 9782246834731