L'émission quotidienne d'Alain Veinstein sur France Culture, "Du jour au lendemain", diffusée du lundi au vendredi à minuit et qui durait depuis 29 ans, va être supprimée à la rentrée, a indiqué le 4 juillet la radio
. Le même jour, cet arrêt, prévu de longue date, a été marqué par le refus de la direction de la station de diffuser la dernière émission de l’animateur-producteur.
Pour la première fois, celui qui fait partie des voix historiques de la station avait enregistré son émission de 35 minutes avec lui-même et non pas avec un écrivain. Dans un long monologue, l’homme de 71 ans y critiquait les choix de France Culture. Une interview de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013, datant de novembre, a été diffusée à sa place.
"On avait déjà essayé de me faire partir"
Alain Veinstein, par ailleurs membre du jury du prix Médicis, a dénoncé dans
le Monde du 5 juillet une
"censure rarissime à la radio".
"Je n’étais pas agressif.
Je disais juste que la direction de France Culture se trompait, qu’elle devait montrer l’exemple en matière de radio, et non faire rimer culture et censure", a-t-il commenté dans
Télérama le 7 juillet
. L'an dernier, on avait déjà essayé de me faire partir, en mettant en avant mon âge. Cette fois, on argue de la nécessité de faire des économies, de l'impossibilité de diffuser des émissions fraîches passé minuit".
Dans un mail adressé à l’animateur une heure avant la diffusion de l’émission, le patron de France Culture Olivier Poivre d'Arvor a justifié ce refus en arguant que
"trente-cinq minutes de récits subjectifs, et de discussions internes ne regardent en rien l'auditeur". La station affirme qu’Alain Veinstein
"avait accepté le principe d'un nouveau rendez-vous annuel de 40 émissions pour la grille d'été" de 2015.
"Assurer le renouvellement des générations à l'antenne, c’est aussi conforter l'avenir de France Culture".
Depuis la nomination de Matthieu Gallet comme nouveau président de Radio France, la maison de la radio tangue sous les annonces de suppressions d'émissions à la rentrée, notamment celle de Daniel Mermet, 71 ans, "Là-bas si j'y suis", installée depuis 25 ans sur France Inter. Samedi, 250 auditeurs se sont rassemblés devant la Maison de la Radio à Paris pour réclamer le retour de l'émission. Une pétition, lancée sur internet, a recueilli plus de 30 000 signatures.