Le dirigeant communiste cubain Fidel Castro a présenté lundi 2 août ses Mémoires,
La Victoire stratégique (Por Todos los Caminos de la Sierra: La Victoria Estrategica), qui relatent ses années de Maquis et sa bataille contre le dictateur cubain de l'époque, Fulgencio Batista. Il a été édité par Katiuska Blanco.
L'ancien président, qui fêtera ses 84 ans le 13 août, a lu des extraits et commenté ce livre de 896 pages devant des dizaines d'invités, dont les commandants de la Révolution, Guillermo Garcia et Ramiro Valdes, ministre des Communications, ainsi que l'idéologue du Parti communiste Armando Hart. Parmi les invités, on notait aussi la présence d'historiens, d'éditeurs, d'artistes et le jeune Elian Gonzalez dont la mère s'était noyée en voulant rejoindre la Floride en 1999.
Le livre, divisé en 25 chapitres, comprend aussi des cartes et des graphismes, notamment les armes utilisés par les deux camps.
La Victoire stratégique retrace la bataille victorieuse menée à l'été 1958 dans la Sierra Maestra par Fidel Castro et "300" de ses guérilleros contre "10.000 soldats armés jusqu'aux dents". L'ouvrage, comprend aussi une "petite autobiographie" expliquant pourquoi Fidel Castro, fils d'un riche propriétaire terrien d'origine espagnole, est devenu un révolutionnaire marxiste.
Dans son livre, édité en quelques semaines, Castro s'en prend essentiellement aux Etats-Unis. "Qui leur a livré des armes, des avions et des tanks ? Qui leur a montré quoi faire avec les prisonniers ? Qui leur a appris à torturer ? L'empire, le gouvernement des Etats-Unis", a déclaré Fidel Castro en assurant qu'il était marxiste dès ses premiers pas dans la rébellion armée. "Cela fait 50 ans que (les Etats-Unis) essaient de renverser notre révolution", a-t-il dit après avoir évoqué les mauvais traitements infligés, selon lui, en prison au Cubain Gerardo Hernandez, incarcérés depuis 1998 aux Etats-Unis avec quatre autres compatriotes pour une affaire d'espionnage. Castro, ne procédant jamais à l'autocritique, n'a pas évoqué les conditions carcérales dans son pays ni sa politique en matière de liberté d'expression.
Toujours expert en matière de propagande, l'ancien dictateur a estimé que la "Guerre froide était une bêtise que n'aurait pas commise un président américain comme Franklin Delano Roosevelt."
Convalescent après sa grave opération chirurgicale aux intestins, Fidel Castro avait commencé en mars 2007 à écrire ses "réflexions" sur l'actualité - essentiellement mondiale - dans la presse officielle cubaine, avant d'entreprendre quelques rarissimes et très discrètes escapades publiques.
Depuis un mois, le "Commandant en chef", qui se dit complètement rétabli, a effectué huit sorties très médiatisées, pour discuter exclusivement des problèmes mondiaux et critiquer la politique de son ennemi de plus d'un demi-siècle, l'"empire" américain.