C'est sur Facebook que Christophe Blain a demandé samedi 12 février que sa BD Un Monde sans fin (avec Jean-Marc Jancovici, Dargaud, 2021) soit retirée du Prix Éco-Fauve Raja. Il explique notamment y renoncer car le « prix est sponsorisé par une entreprise. Nous ne souhaitons pas que notre livre puisse être interprété comme une caution écologique. » Il précise toutefois que la décision ne remet en cause ni l'entreprise, ni le mécénat en soi.
Sale temps pour ce nouveau prix. En effet, le jury composé de Camille Étienne (étudiante et activiste pour le climat), Roland Lehoucq (scientifique et auteur), Inès Léraud (journaliste, auteure de Algues vertes, l'histoire (Delcourt)), François Olislaeger (auteur de BD), Sophie Szopa (scientifique du climat) a démissionné. Il a fait part quant à lui mercredi dernier de sa surprise à l'annonce du sponsor du prix. François Olislaeger, ex-président du jury, explique sur une publication Facebook avoir « découvert après coup, sans en avoir été informés, que le nom du prix était associé à celui d’une marque, Raja, multinationale de l'emballage et partenaire/sponsor du festival. » Et de poursuivre, « Il nous a paru inapproprié qu’une marque industrielle soit associée à un prix récompensant la bande dessinée écologiste, à des fins de communication et de promotion de son image. »
Alors que le FIBD ouvre ses portes le 17 mars prochain, cette suite de départs ébranle un peu plus la légitimité du Prix Éco-Fauve Raja pour cette 49e édition du Festival d'Angoulême. Étienne Lécroart et Ivar Ekeland en lice également, ont retiré leur BD Urgence climatique : il est encore temps ! (Casterman, 2021) de la compétition. Au total il ne reste plus que quatre BD encore sélectionnées : Agughia de Hugues Micol (Dargaud), Mégantic, un train dans la nuit d'Anne-Marie Saint-Cerny & Christian Quesnel (Écosociété), La Désolation par Appollo & Gaultier, Les oiseaux, Troubs, (Futuropolis).