24 août > Essai Pays-Bas > Rutger Bregman

Vous connaissez mal les théories économiques sur la réduction de la pauvreté d’Esther Duflo, vous n’êtes pas allé au bout du Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty et la proposition de revenu universel défendue par Benoît Hamon vous a intrigué ? Alors ce livre est pour vous ! Avec l’idée chère à Oscar Wilde que "le progrès est la réalisation des utopies", Rutger Bregman liste toutes les initiatives qui ont contribué à réduire la misère et les inégalités.

Dans un langage clair, à l’aide de nombreux exemples concrets, cet historien et journaliste néerlandais montre que le pays de cocagne envisagé au Moyen Age pourrait bien être notre monde. Il suffirait pour cela de se trouver une bonne raison pour se sortir du lit le matin. L’amélioration de nos conditions de vie pourrait en être une. Il suffirait de se poser les bonnes questions au lieu de ressasser les mauvaises réponses.

"Pourquoi travaillons-nous de plus en plus dur depuis les années 1980, alors que nous sommes plus riches que jamais ? Pourquoi des millions de gens vivent-ils encore dans la pauvreté alors que nos richesses nous permettraient d’y mettre un terme, une fois pour toutes ?" Dans cet essai anti-décliniste qui a eu un impact immense aux Pays-Bas, au point de se voir en cours de traduction dans dix-sept pays pour se retrouver en tête des ventes au Royaume-Uni, Rutger Bregman évoque la réduction du temps de travail, le revenu universel, la taxation des flux financiers, l’ouverture des frontières, la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté.

A un moment où la différence entre la gauche et la droite se fait sur un ou deux points du taux d’imposition, il remet le rêve réalisable au centre des préoccupations. Il montre que, localement, des initiatives ont porté leurs fruits comme ce casino chez les Cherokee. Alors pourquoi pas au niveau global ? Nixon avait d’ailleurs failli instaurer en 1969 un revenu inconditionnel pour les familles pauvres avant d’être rattrapé par le scandale du Watergate.

Aux prophètes de malheur, Rutger Bregman oppose les prophètes du bonheur. Et cela fait du bien, même si la belle vie chantée par Sacha Distel est encore loin. Quoique. Keynes prédisait qu’en 2030 nous ne travaillerons que quinze heures par semaine et que les économistes joueraient un rôle équivalent à celui des dentistes. Plus que treize ans à attendre. L. L.

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