Et si la star de cette rentrée était une fois de plus Houellebecq ?

Et si la star de cette rentrée était une fois de plus Houellebecq ?

Médias, blog, cinéma : l’auteur Michel Houellebecq est omniprésent dans l’actualité culturelle.

Par Vincy Thomas,
avec vt Créé le 15.04.2015 à 20h04

L’adaptation cinématographique des Particules Elémentaires, le roman de Michel Houellebecq, sort dans les salles françaises le 30 septembre. Présenté au Festival de Berlin en février dernier (il y a récolté un prix d’interprétation masculine), le film a séduit 400 000 allemands. En France il a surtout fait sortir du bois l’écrivain à l’origine de ce best-seller publié chez Flammarion en 1998 (500 000 exemplaires, traduit en 2 langues).

Quelques mois après sa déconvenue publique au Goncourt, Houellebecq a profité de l’été, et opportunément de la sortie de cette production germanique, pour s’expliquer. Pour justifier la « sensible diminution de l’espérance » qu’il habite suite aux déconvenues subies : l’acharnement médiatique contre lui (« une cible facile »), l’impossibilité d’avoir l’avance sur recettes La possibilité d’une île, ses déboires avec son éditeur Lagardère (rumeurs persistantes de départ, voir actu http://www.livreshebdo.fr/actualites/DetailsActuRub.aspx?id=243) …

De sa colère contre son éditeur aux deux derniers textes (à date) sur les adaptations cinématographiques de ses livres, il y est question d’envie et de mépris. Une réelle envie de faire du cinéma (et donc de réaliser lui-même La possibilité d’une île). Le mépris qu’il porte au film d’Oskar Roehler.

Il revient longuement sur la manière dont a échoué la production française des Particules élémentaires (que devait réaliser Philippe Harel, déjà cinéaste d’Extension du domaine de la lutte). La production allemande le laisse «interloqué.» « J’avais complètement oublié l’existence du projet. On pourrait croire que je suis dépité, amer de constater que les Allemands ont réussi là où nous avons échoué. »

Mais si Houellebecq revendique des « souvenirs fragmentaires » de cette collaboration (quelques déjeuners), le producteur Olivier Berben explique que l’écrivain « s’est investi entièrement dans le projet. » Sa mémoire semble plus précise : « je pourrais écrire un gros livre avec toutes les péripéties de ces négociations pour les droits du film qui ont duré quatre ou cinq ans ! » Pourparlers assez longs avec Flammarion, discussions interminables avec l’agent François Samuelson, négociations sans fins avec Houellebecq…

Marchandage avec un nouvel éditeur, prise de distance avec le film, orgueil blessé ? Ou tout simplement besoin irrépressible et sincère de s’exprimer ? Du blog ressuscité au film beaucoup trop sage, Houellebecq aura réussi sa rentrée (non) littéraire!

http://web.mac.com/michelhouellebecq/iWeb/Site/Blog/Blog.html

15.04 2015

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