"Nous proclamons 2022 "année roman-photo", car 2020 et 2021 ont toutes les deux été "années de la BD" et ça commence à bien faire !", s’exclame l’un des cofondateurs de Flblb Thomas Dupuis, alias Otto T., dans un communiqué. Pour son 20e anniversaire, la maison entend bien rendre au roman-photo ses lettres de noblesse.
"C’est un moyen d’expression qui mélange textes et images sur du papier", définit simplement auprès de Livres Hebdo l’autre cofondateur de la maison Grégory Jarry. L’auteur et éditeur regrette par ailleurs que ce "moyen d’expression ait été entièrement phagocyté par le genre de la romance, de l’eau de rose".
Dévoiler le potentiel
Exceptionnellement, Flblb publiera donc cette année trois romans-photo, au lieu d’un seul, avec l’objectif d’en souligner tout le potentiel et toutes les spécificités. "Contrairement avec la bande dessinée, le roman-photo est obligé de composer avec le réel, souligne Grégory Jarry. Les auteurs sont obligés de sortir dans la rue avec leur appareil ou de faire appel à des banques de photo."
Le 17 février, l’éditeur publiera La déflagration des buissons de Julie Chapallaz. L’histoire met en scène Edgar, un jeune homme qui se réveille amnésique. Il se trouve dans une ville déserte mais il plonge finalement dans un sommeil irrésistible. Il reprend conscience dans le lit d'une inconnue et se fait mettre à la porte. Il met alors des orties dans ses chaussures pour ne pas s'endormir, avant de partir à la recherche de son jumeau. Pour ce titre, l’autrice a "photographié des acteurs, et même des ours dans un zoo. Elle a fabriqué les maquettes de ses décors, a coupé et recollé ses clichés avec des outils numériques et utilisé des filtres de couleur", détaille Grégory Jarry.
"Un genre en devenir"
Le deuxième titre, Gaston en Normandie de Benoit Vidal, à paraître en juin, explore une "piste complètement différente". L’auteur a recours à des "archives de famille, une iconographie récupérée dans des magazines ou des fonds d’archives" pour restituer la mémoire du débarquement en Normandie de 1944.
L'auteur néerlandais Yep Driessen se met lui-même en scène pour raconter, dans Un petit doute en septembre à paraître en septembre, son quotidien avec humour et partager ses interrogations sur sa vie d’auteur de roman-photo. Flblb proposera enfin, en novembre, un coffret rassemblant trois romans-photo d'anticipation publiés ces dernières années : Contrôle des voyageurs de Xavier Courteix, Le syndicat des algues brunes d'Amélie Laval et Ça va pas durer longtemps mais ça va faire très mal de Grégory Jarry.
Si la maison souhaite montrer tous les possibles du roman-photo, Grégory Jarry reconnaît toutefois qu'il "reste encore tout à faire". Et l'assure : "Le roman-photo est un genre en devenir !"