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Dossier Jeunesse : tout est bon pour le bébé

Les premiers pas vers la lecture pour Marianne Leduc - Enfant - Jeunesse - Photo Olivier Dion

Dossier Jeunesse : tout est bon pour le bébé

Livre-tissu, livre-bain, pop-up, matières, trous, volets, cubes, puzzles et graphismes en tous genres... Les éditeurs français ont développé dans le livre destiné aux tout-petits un savoir-faire très recherché par les éditeurs du monde entier. _par

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Par Claude Combet,
Créé le 19.03.2020 à 21h30

Dans les foires internationales comme celle du livre de jeunesse de Bologne, annulée cette année pour cause de coronavirus, les éditeurs français sont très attendus. Aux yeux de leurs confrères étrangers, leur savoir-faire en matière de livres destinés à la petite enfance, en particulier, conserve une longueur d'avance. « Nos compétences sont reconnues à l'international, témoigne Marianne Durand, directrice de Nathan Jeunesse, et ce secteur est fondateur pour la marque Nathan : nous pouvons pleinement y exprimer notre identité d'éditeur de livres et de jeux. »

Marianne Durand, Nathan- Photo OLIVIER DION

Alors que le secteur est réputé aimer les séries qui se chassent l'une l'autre, les éditeurs français ont réussi à créer du fonds et réimpriment régulièrement leurs titres signés Soledad Bravi, Alex Sanders, Kimiko, Cédric Ramadier, Matthieu Maudet - devenus de vrais classiques - chez Loulou & Cie (L'Ecole des loisirs) ou ceux d'Iris de Mouy et de Janik Coat pour Hélium. Tourbillon, dont la petite enfance représente 80 % de la production, réimprime depuis dix ans les livres tissus de Xavier Deneux ou La souris verte, de Lisa Sanchis, Les grandes personnes, les livres de Pascale Estellon, et Milan, les « imagiers gigognes », de Xavier Deneux.

Sophie Chanourdie, Larousse- Photo OLIVIER DION

Si Nathan occupe avec ses « Kididoc » (vendus en 30 langues) une part importante du marché, l'éditeur a aussi développé ses « P'tit Nathan », et a racheté L'Agrume, dont les titres emblématiques comme J'aime, d'Emmanuel Bastien (avec découpes), Une faim de loup, de Yen-Lu Chen-Abenia et Mathilde Bel (avec des scratchs), et J'irai voir, d'Emmanuelle Bastien, sont réédités, aux côtés de nouveautés d'Anouk Ricard et de Caroline dell'Ava. Editeur des « P'tit garçon », Fleurus a développé avec succès une collection haut de gamme, les « Petit Doux », en partenariat avec une psychologue, Louison Nielman, comprenant plusieurs séries, dont une sur les émotions. Chez Thierry Magnier, la collection « Tête de lard », d'Antonin Louchard vit une seconde vie en grand format sous le nom de « Big tête de lard » ; tandis que « Pim, pam, pom » accueille les tout-petits dès 1 an. Gallimard Jeunesse a passé ses « Premières découvertes » en grand format. Milan a créé un « catalogue d'auteurs-concepteurs pour la petite enfance », avec Xavier Deneux, Edouard Manceau, Tristan Mory et Claire Zuchelli-Romer. Casterman a vendu 1,6 million d'exemplaires de ses « livres marionnettes » et doublé son chiffre d'affaires en deux ans. De son côté, Larousse, « bien installé dans le do cumentaire », a opéré « un glissement vers le ludo-éducatif », confirme Sophie Chanourdie, directrice de la jeunesse chez Larousse, pour laquelle la petite enfance représente 20 % du chiffre d'affaires (avec une progression de 40 % entre 2018 et 2019). « Depuis vingt ans, dit-elle, on n'ignore plus l'importance du contact du bébé avec l'objet. »

Inès Adam,Tourbillon- Photo OLIVIER DION

La validation des neurosciences

Au fil des années, l'édition pour la jeunesse a développé des intuitions sur lesquelles les neurosciences mettent désormais des mots. Les matériaux, les couleurs simples aux contrastes forts, voire les seuls noir et blanc, des volets à soulever, des surprises à chaque page : ils savent éveiller la curiosité des petits dans des livres qui prennent toutes les formes, en tissu, en plastique, cubes, puzzles, pop-up... « Les reliefs à toucher, l'accordéon à plier, le miroir, les trous et tout ce qui bouge sont devenus des classiques pour les bébés qui découvrent l'image de manière tactile », explique Brigitte Morel, fondatrice des Grandes personnes. Tourbillon s'est lancé dans les livres-mousse animés signés Marion Billet (sortie prévue en mai) et, pour la première fois, dans la fabrication de livres-tissus, notamment avec Mon grand livre d'éveil tactile, un livre-tapis d'éveil et un livre-tissu sonore, mais prévoit aussi des livres-cubes et des livres à caresser, grâce à « une nouvelle technologie qui n'existait pas sur le marché français ». « Nous travaillons avec le service fabrication de Bayard dans lequel quelqu'un est chargé de trouver de nouvelles usines et nous permet d'obtenir des coûts intéressants », explique Inès Adam, responsable éditoriale de Tourbillon.

Sarah Malherbe, Fleurus- Photo OLIVIER DION

« Ce qu'on sait aujourd'hui sur le développement des tout-petits, la pédopsychiatrie, la psychomotricité, nourrissent notre façon d'éditer », raconte Marianne Durand, la directrice de Nathan Jeunesse. L'éveil utilise toutes les compétences du bébé : tourner les pages, soulever un volet, découvrir quelque chose, encastrer des formes, pousser un bouton. « Le mot-clé de la petite enfance est l'interactivité. Tous les sens de l'enfant sont sollicités : il faut écouter, sentir, tourner une page. Ce qui oblige l'éditeur à innover. L'enjeu est de trouver un angle ou un univers d'illustrateur qui permettent de séduire les tout-petits » précise Sophie Chanourdie, qui propose aussi dans la collection « caché-trouvé » des « doubles tirettes » qui donnent une 3e dimension à la page. « Le caché-coucou met en œuvre la permanence de l'objet. L'enfant comprend ainsi que l'objet existe indépendamment de lui, et accepte la séparation », commente Sarah Malherbe, directrice éditoriale éveil, album, lecture de Fleurus.

Sophie Giraud, Hélium- Photo OLIVIER DION

« Se mettre dans la peau du bébé »

« Outre le rapport physique au livre, le texte doit être simple et poser une question à un enfant qui ne peut pas parler. Il enseigne aussi aux adultes à lire à haute voix », explique Laure Gallimard, directrice de la petite enfance de Gallimard Jeunesse et du développement de Giboulées. « J'adore penser l'objet : c'est à la fois un travail de designer et un travail sensuel. Le tout-petit lit avec les doigts, apprend par le contact et la manipulation de l'objet », explique Sophie Giraud, fondatrice d'Hélium, qui lancera en août un livre avec des lettres à tracer avec le doigt et un autre avec des trous pour compter.

Alice Liège, Gallimard Jeunesse- Photo OLIVIER DION

« Le travail consiste à déconstruire notre lecture pour se mettre dans la peau du bébé. On va chercher le cœur de l'idée », ajoute-t-elle. « Nos auteurs allient un sens du graphisme et une réflexion sur le sensoriel avec des objets adaptés aux différentes étapes de l'évolution de l'enfant, de sa construction et de son autonomie. Le bébé ne doit pas être en échec ni frustré en manipulant l'objet », acquiesce Aurélie Sarrazin, directrice littéraire Petite enfance et albums de Milan.

L'illustratrice Corinne Dreyfuss, qui anime des ateliers pour les tout-petits, est partie des tout cartons (Pomme, pomme, pomme, Bonjour soleil et Dans mon jardin) qu'elle a réalisés pour Thierry Magnier, pour aller plus loin. Caché !, le premier roman pour les bébés, en noir et blanc, est sorti en 2017, suivi en 2019 de Bébé béaba, le tout premier dico, et elle travaille pour 2021 au premier thriller pour les bébés. L'éditeur publie aussi en avril Le plein de choses. Imagier fou pour enfants curieux, d'Arianna Tamburini, un « cherche et trouve » géant. Sarbacane développe une gamme avec la designeuse-illustratrice Elo : « Elo réfléchit à comment le livre peut illustrer son propos. Elle travaille notamment sur le classement, le tri, qui est au programme de la petite section de maternelle, en proposant de mettre des objets ensemble et de chercher l'intrus », explique Emmanuelle Beulque, directrice éditoriale de Sarbacane, qui propose en mars « Bien rangés ».

« Les crèches sont en demande »

Marraine de l'opération Premières Pages du ministère de la Culture, qui a pour objectif de sensibiliser les bébés et les très jeunes enfants au livre (notamment avec un livre -offert à chaque naissance ou adoption), l'auteure-illustratrice Jeanne Ashbé s'enthousiasme : « Ce que peut faire un bébé avec un livre est exceptionnel. A un moment qui précède l'accès au langage, il fait feu de tout bois et possède un regard très -créatif ». Aux Grandes personnes, Coucou, de Lucie Félix, avec des -rhodoïds, a été réalisé lors d'une résidence d'artiste en crèche, et la plasticienne Claire Dé, qui travaille avec la photographie, expérimente aussi ses ouvrages lors de ses résidences.

Portés par le leader Gallimard Jeunesse, les livres sonores ont explosé : Gründ, Larousse, etc. se sont mis sur le créneau. Milan propose des « Contes et comptines à écouter ». Flammarion, dont le secteur petite enfance connaît un vrai développement, développe la musique notamment avec Jo Witek, « avec des sons, des rythmes et des mots pour accompagner le premier été de bébé » (avec un CD comprenant lecture du texte et musique).

Hélium lance en avril un livre géant de 54 centimètres de haut, Danse avec Bernie, de Janik Coat qui relève de l'éveil corporel et musical pour les tout-petits. Larousse a créé de petites histoires documentaires avec lecture de l'histoire et bruitage (les chevaliers et le chantier, au printemps) et lancera des histoires animées autour des mythes et légendes en fin d'année pour les 3-5 ans.

Parmi les autres nouveautés du genre, on trouve la feutrine, utilisée comme volet à soulever (Nathan, Fleurus, Casterman), la page qui crisse, les couleurs qui changent dans l'eau (Casterman) ou le livre hochet qui fait du bruit quand on l'agite (Sur mon nuage, de Lucie Brunellière, Milan). « La photographie a une vraie valeur pour les petits et les crèches sont en demande. Nous avons rafraîchi et modernisé le genre en mélangeant illustrations et photos », explique Sophie Chanourdie, qui décline ses « imagiers photos » sur plusieurs formats, en imagiers animés, en petits imagiers, en imagiers accompagnés par des sons et des matières. Brigitte Morel milite pour la photo et publie le 5 mars aux Grandes Personnes des imagiers photos tout carton sur l'eau et la forêt d'Ianna Andréadis, « dès la naissance ».

Faire rire dès 1 an

« La tranche d'âge est courte et nous sommes forcément limités dans les thématiques. Dans un contexte extrêmement concurrentiel, on redouble d'efforts pour trouver des sujets qui sortent de l'ordinaire », explique Aurélie Sarrazin. Nathan initie les petits à l'art avec « Tralalart » qui leur apprend les couleurs, les formes et les animaux : « ce n'est pas parce qu'on est petit qu'on a droit à des petits sujets », clame Marianne Durand.

Reste que la frontière entre parenting et éveil, entre éducatif et divertissement, est parfois ténue. S'appuyant sur l'apprentissage du langage des signes à la crèche, Fleurus a aussi lancé deux titres pour les bébés et Brigitte Morel a travaillé avec Pénélope et Levent Beskardes, un auteur sourd, sur trois titres : Blanc-noir, un poème leporello (livre accordéon) en langage des signes paraît le 5 mars. Parallèlement Fleurus a développé une série « Petit zen. Le bien-être des petits » : une fiction interrompue par des exercices de sophrologie à faire en même temps que le héros, que l'éditeur décline depuis février sur le sommeil, avec deux petits exercices de yoga.

D'autres éditeurs s'essaient à l'humour. Nathan lance une nouvelle gamme de livres animés, Les promenades, signée Georgette, qui a pour but de les faire rire dès 1 an, Milan, des livres animés humoristiques avec Tristan Mory, et Tourbillon des imagiers à rire, avec un puzzle à détacher et... une vache qui fait du foot. De son côté, Casterman affirme que Le grand méchant loup est malade (de Laurent Simon) et propose des imagiers géants rigolos.

Une fabrication spécifique

Les éditeurs de petite enfance font des prouesses en fabrication : ils impriment sur du tissu, sur du carton. Nathan avait d'ailleurs lancé en 2016 des tout cartons ultralégers pour sa collection « P'tit Nathan », qui ont été vendus en 10 langues. « La collection petit coquin ! que nous avons lancée avec Camille Chincholle est un beau succès. Le graphisme est raffiné mais est éco-responsable tant pour le papier que l'encre », explique Alice Liège, directrice littéraire Petite enfance de Gallimard Jeunesse, qui prépare un livre-tissu 100 % bio dans la collection « une surprise » pour la fin de l'année. « L'écologie est une thématique intéressante car elle nous oblige à une recherche sur la fabrication. Il y a beaucoup de normes et de tests dans le livre pour les petits : ces contraintes stimulent notre créativité », commente-t-elle.

Cartons (avec une feuille à l'intérieur pour éviter qu'un bébé ne l'avale), encres végétales, papier recyclable et issu de forêts gérées écologiquement, colles non toxiques (il est impossible de proposer un livre agrafé) : tout ce qui est destiné au bébé obéit aux normes du jeu et aux consignes de sécurité « moins de 36 mois ». Les livres doivent passer des tests dans dans des laboratoires indépendants pour avoir le droit -d'arborer le logo « norme CE », ce qui ajoute au coût de fabrication.

Les imprimeurs chinois sont devenus un recours fréquent pour limiter la facture. A cause du coronavirus, les éditeurs français subissent actuellement des retards, à la fois dans la livraison des titres du printemps et dans l'envoi de devis pour les parutions de l'automne. « Nous avons trop baissé nos prix, estime Sophie Chanourdie. On a un livre qui clignote, fait de la musique et se déplie pour moins de 10 euros. A l'avenir, ça va forcément coûter plus cher, même si on reste en Asie. La fabrication innovante et la plus-value de l'illustration ont un coût. Ce qui implique la nécessité d'avoir des coéditeurs dès le premier tirage et de gérer au mieux les réimpressions. C'est un secteur amusant mais plus difficile qu'il n'en a l'air. » 

Brigitte Morel, elle a tout d'une grande

Depuis Albin Michel Jeunesse jusqu'aux Grandes personnes, qui fêtent leurs dix ans, l'éditrice a publié des livres tout carton, des albums et des pop-ups aux graphismes toujours étonnants.

Brigitte Morel, Les grandes personnes- Photo OLIVIER DION -

Brigitte Morel est entrée dans l'édition par l'image. Titulaire d'une licence de communication, option Métiers du livre, elle a été stagiaire chez Albin Michel Jeunesse aux côtés de Jacques Binsztok, qu'elle a suivi ensuite dans ses nombreuses aventures. « Ce fut un coup de foudre professionnel. Je me sentais bien dans le livre et je me suis dit, c'est ça que je veux faire », raconte-t-elle. Grande lectrice de bandes dessinées, elle se souvient de Claire Brétécher et de Reiser dans Le Nouvel Observateur, du mensuel A suivre, de Sempé et de « tous ces auteurs de l'Echo des savanes, alors maison de la galaxie Albin Michel, Jean-Luc Fromental, Loustal, Philippe Vuillemin ».

Perfectionniste

La fabrication, la maquette, la photogravure la passionnent. « Chez Albin, où j'ai appris mon métier pendant treize ans, je m'occupais de la fabrication parce que ça me plaisait », déclare-t-elle. En 1992, elle suit Jacques Binsztok parti au Seuil pour y développer la jeunesse et les livres illustrés, puis ouvre sa palette à l'éditorial, « avec la sensibilité qui est la [sienne] ». Ainsi sont nés Eugenio, illustré par Lorenzo Mattotti, Jouons avec les chiffres, de Massin, illustré par Les chats pelés, Le poulet de Broadway, de Jean-Luc Fromental, illustré par Miles Hyman, Zoo logique, de Joëlle Jolivet... autant de titres devenus aujourd'hui des incontournables pour la jeunesse.

A cette époque, elle commence à faire des livres objets et des livres animés. Elle avoue être perfectionniste, et pouvoir « passer un temps infini sur cinq doubles pages pour qu'elles soient parfaites : il faut apporter quelque chose de nouveau à chaque double page, insuffler un rythme, refuser une double page faible ou deux doubles qui se ressemblent ». « Elle est dans le faire et monte elle-même les maquettes, on parle le même langage » explique Emma Giuliani, graphiste et auteure.

Cohérence

En 2004-2005, Le Seuil est racheté par La Martinière et nombre de collaborateurs du Seuil Jeunesse partent fonder Panama. L'aventure dure quatre ans, le temps d'un « super gros best-seller », le Cahier de gribouillages pour les adultes qui s'ennuient au bureau, de Claire Faÿ, qu'elle accepte alors que personne n'en voulait, et se vend à 400 000 exemplaires en France et à un million dans le monde. En 2009, l'actionnaire principal se retire et Panama s'arrête. L'expérience est traumatisante : « On a été mis à la porte par les huissiers. Dehors, avec nos cartons, sous la pluie, on s'est mis à pleurer. »

Patrick Couratin, éditeur de Gilles Bachelet et d'Henri Galeron, contributeur des éditions Harlin Quist, qui collabora au Seuil Jeunesse et à Panama, l'encourage à monter sa maison. Il lui trouve son nom, dessine le logo et l'accueille dans ses locaux boulevard de Ménil-montant, où les Grandes personnes démarrent avec le soutien d'Antoine Gallimard. Trois personnes s'affairent : Florence Barrau pour les romans (partie en 2014), Sabine Louali pour les cessions, et Brigitte Morel.

« Son travail est d'une grande rigueur et d'une grande cohérence. Elle n'est jamais complaisante, cela se voit à la radicalité de son catalogue », dit l'éditrice Béatrice Vincent (Albin Michel Jeunesse), son amie depuis 25 ans. « Elle est ouverte à tous les graphismes : il y a un grand écart entre les images de Philippe Ug et les miennes. Elle a un goût très sûr et une intelligence d'éditrice », confirme Emma Giuliani, qui renchérit : « Je lui fais confiance et je repousse mes limites à chaque fois. Pour Au jardin, elle m'a suggéré l'idée des cases et ça m'a décoincée ».

Grain de folie

Brigitte Morel a publié les premiers livres de Lucie Félix, Emma Giuliani, Philippe Ug. « J'étais graphiste à l'époque et elle m'a encouragée à franchir le pas et à devenir auteure », raconte Emma Giuliani. « Après Bulles de savon, je voulais un grand format et je lui ai proposé Egyptomania. Elle me laisse une grande liberté. Son objectif est de publier le livre au plus proche de ce qu'on a en tête en tant qu'artiste », précise-t-elle.

Cette grande femme élégante est réservée, mais sait avoir un grain de folie et a posé dans la baignoire pour le photographe. « Elle est fidèle, intègre et généreuse dans l'attention qu'elle porte aux autres et à ses auteurs. Dans ses relations professionnelles comme amicales, elle est présente là où il faut », insiste Béatrice Vincent. Il reste une ombre au tableau : Brigitte Morel n'a pas transmis sa passion à son fils de 17 ans. « Il ne lit pas du tout au grand désespoir de sa mère », dit-elle en riant.

Les 50 meilleures ventes en documentaires jeunesse

Si le genre du documentaire raffole des dinosaures (8 titres), de l'espace et des planètes (4 titres), des pompiers et autres volcans (2 titres chacun), il a toujours pour vocation de répondre aux questions des enfants avec le Kididoc des pourquoi ? (Nathan), La petite encyclopédie des pourquoi ? (Gallimard Jeunesse) ; Pourquoi ? (Larousse).

Le palmarès s'ouvre à des sujets plus originaux comme Le livre qui t'explique enfin tout sur les parents. Pourquoi ils te font manger des légumes et tout le reste (Nathan Jeunesse), Qu'est-ce qui m'arrive ? Filles, sur la puberté (Usborne) ; Zizis et zézettes (Milan Jeunesse, « Mes P'tits pourquoi ») ; voire à l'écologie : Les zenfants presque zéro déchet. Ze mission (T. Souccar).

Parallèlement Harry Potter reste magique avec 6 titres, dont Fières d'être sorcières ! Les filles qui ont marqué l'histoire du monde des sorciers (Gallimard Jeunesse). 

Notons que Fleurus (10 titres), Milan Jeunesse (11 titres) et Nathan Jeunesse (10 titres) sont les maîtres du genre.

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