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Dossier Droit : un secteur préservé

OLIVIER DION

Dossier Droit : un secteur préservé

Même s'ils connaissent des fortunes diverses, les éditeurs juridiques sont globalement moins affectés que d'autres par la conjoncture. Ils segmentent efficacement leurs collections universitaires, tandis que le domaine professionnel est porté par l'activité des plateformes en ligne.

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Par Charles Knappek,
Créé le 23.10.2014 à 20h30 ,
Mis à jour le 24.10.2014 à 12h10

Quand bien même tout n'est pas rose pour le droit, les éditeurs du secteur bénéficient d'une conjoncture meilleure que la plupart de leurs confrères. Directeur éditorial chargé des ouvrages professionnels chez Dalloz, Hani Feghali juge l'année passée "paradoxale". "Nous subissons les coupes budgétaires des collectivités territoriales, mais elles sont compensées par la croissance d'autres titres. Au global, l'activité se maintient", indique-t-il. Wolters Kluwer (Lamy) enregistre une baisse d'activité. Un "léger tassement des ventes" est observé chez Lextenso, alors que LexisNexis évoque une "assez bonne année". Francis Lefebvre, lui, revendique une tendance nettement plus positive : "Sur l'ensemble de nos activités, nous avons franchi pour la première fois la barre des 100 M€ de chiffre d'affaires", se réjouit Anne Bonnefon, directrice adjointe marketing direct. Les rééditions de Gestion de la PME (3 000 exemplaires vendus sur la seule année 2011), Successions et libéralités (4 000 ventes) et La TVA immobilière (3 500 exemplaires depuis la parution fin 2011) illustrent la bonne santé de l'éditeur.

"En licence, les étudiants limitent leurs achats à ce qu'on leur prescrit, mais au moins ils achètent." EMMANUELLE FILIBERTI, LEXTENSO- Photo O. DION

Les contrastes observés d'une maison à l'autre s'expliquent surtout par la bonne tenue des activités de plateforme juridique développées par certains éditeurs. LexisNexis JurisClasseur, LexisNexis 360 ou Navis et Mementis chez Francis Lefebvre, tirent vers le haut le CA des acteurs concernés, alors même que les difficultés de l'édition papier n'épargnent personne. Chez Francis Lefebvre, l'ensemble des activités numériques représente 54 % du chiffre d'affaires, mais aussi la quasi-totalité des 5 % de croissance revendiqués. "Le numérique est beaucoup plus porteur, le secteur livre est stable pour sa part", concède Anne Bonnefon.

"On se concentre sur les dernières parutions et les sujets d'actualité car c'est ce qui attire encore les clients." ÉRIC GUILLAUME, LIBRAIRIE DUCHEMIN- Photo O. DION

En universitaire comme en professionnel, ce sont les nouveautés et les rééditions qui soutiennent l'activité papier. "Les ouvrages du fonds sont très peu demandés car l'essentiel des ventes se fait aujourd'hui sur Internet. On se concentre donc sur les dernières parutions et les sujets d'actualité car c'est ce qui attire encore les clients", constate Eric Guillaume, gérant de la librairie Duchemin, à Paris. Une carte de la nouveauté jouée à fond par Lamy avec la collection de monographies "Lamy axe droit". Lancée courant 2010, cette série s'enrichit tous les mois de 4 ou 5 nouveaux titres et traite au plus près l'actualité juridique. "Nous lançons les ouvrages très vite, y compris pour couvrir une niche qui marchera bien pendant seulement quelques semaines, détaille Guillaume Montégudet, directeur des logiciels et des monographies chez Lamy. Les libraires ont très bien accueilli la collection, même s'ils ont parfois du mal à absorber toute la production éditoriale ; certains titres nous sont renvoyés car ils ne trouvent pas leur marché dans une petite ville", poursuit-il. Entre 450 et 2 500 exemplaires des ouvrages de "Lamy axe droit" sont en moyenne vendus par l'éditeur. Pas de quoi convaincre Dalloz d'investir à son tour dans cette "course à l'actu". "Nous ne voulons pas faire de coups éditoriaux avec des livres qui n'ont pas ou que peu d'avenir. L'investissement pour une première édition est toujours important et un titre n'est parfois rentable qu'après une ou deux rééditions", estime Hani Feghali. Dalloz s'appuie donc sur ses 5 collections d'ouvrages, à commencer par "Dalloz actions", pour séduire les juristes. Les livres 100 % destinés aux professionnels ne représentent d'ailleurs que 5 % de l'activité de l'emblématique maison d'édition juridique. Avec tout de même quelques best-sellers comme Droit et pratique de la procédure civile (4 000 à 5 000 exemplaires) et, dans la collection des "Guides Dalloz", Le guide des infractions (7 000 à 10 000 ventes selon les années).

"En tant qu'éditeur non spécialisé, nous n'avons pas les moyens de faire de gros manuels. Nous avons choisi de jouer la carte de la complémentarité." STÉPHANE BUREAU, ARMAND COLIN- Photo O. DION

NOUVELLES COLLECTIONS

Francis Lefebvre, pour le coup éditeur 100 % professionnel, a inauguré en mars 2012 une nouvelle collection intitulée "Les aide-mémoires Francis Lefebvre", petits ouvrages à spirale consacrés à la gestion patrimoniale dont le titre phare est L'aide-mémoire du patrimoine. "Cette collection était anciennement chez TMT, une société que nous avons rachetée et avec laquelle nous avons fusionné en 2011. Cela nous a permis d'étendre notre gamme sur la partie patrimoniale", explique Anne Bonnefon. Au second semestre 2012, Francis Lefebvre publie deux nouveaux mémentos : Représentation du personnel et Impôts sur les sociétés, ainsi que Harcèlement dans les relations de travail dans sa collection "Dossiers pratiques".

Le groupe Lextenso (Lextenso, Montchrestien, LGDJ, Gualino...) a créé la collection "Forum" en 2012, destinée à un public large, et lance une collection dédiée aux grands concours de la fonction publique. De son côté, LexisNexis (anciennement Litec) achève d'installer son changement de marque au sein des collections "Droit et professionnels", "Précis fiscal" et "Pratiques notariales". L'éditeur s'appuie aussi sur sa collection "Guide", lancée l'an dernier et qui a connu un bon essor en 2012 avec des titres comme le Guide de la publicité foncière. "Notre best-seller de l'année est Guide du procès civil en appel, lancé fin 2011 et dont les ventes ont été fortes début 2012. Suite à la suppression de la profession d'avoué, les avocats se chargent aujourd'hui des procédures civiles en appel, et ils avaient besoin d'une réponse pour s'adapter à ce changement", détaille Guillaume Deroubaix, directeur éditorial. Sur la même thématique, Dalloz proposera à la rentrée, en novembre, Droit et pratique de l'appel. L'an dernier, Dalloz a aussi publié Cabinet d'avocats afin d'apporter des réponses pratiques aux problématiques rencontrées par la profession. Egalement dans le souci d'éclairer les professionnels, mais cette fois à la marge du droit, Wolters Kluwer a créé, fin 2011, une autre collection de monographies, "Lamy conformité", dont le leitmotiv est la réduction du risque juridique et le management de la performance. "Avec cette collection, notre clé d'entrée dans l'entreprise est le directeur juridique, voire le responsable conformité", décrypte Guillaume Montégudet.

PRESCRIPTION PLUS EFFICACE

Malgré un contexte général compliqué en universitaire, le droit bénéficie en licence d'un meilleur suivi de la prescription par les étudiants que dans d'autres matières. Les élèves de master et les doctorants achètent quant à eux plus volontiers les ouvrages dont ils ont besoin, en plus des livres qui leur sont prescrits. "L'enseignement du droit repose encore beaucoup sur les livres. En licence, les étudiants limitent leurs achats à ce qu'on leur prescrit, mais au moins ils achètent", remarque Emmanuelle Filiberti, directrice générale de Lextenso. "Même si le rayon droit recule dans les librairies, nous avons encore affaire à de gros acheteurs", confirme Cécile Colonna, P-DG de Bréal.

Dans un marché universitaire sinistré dans son ensemble, il n'en faut pas davantage pour voir les éditeurs juridiques investir. Bréal renforce de trois titres la collection "Grand amphi droit" qu'il avait démarrée l'an dernier et s'appuie toujours sur les bonnes ventes de sa collection d'ouvrages de révision "Lexifac". "Beaucoup d'étudiants les prennent à la place des manuels, on le sait", constate Cécile Colonna. De la même façon, les "Carrés rouge" de Gualino ou la collection d'entrée de gamme "Cours", chez Dalloz, enregistrent les meilleures performances au détriment de collections historiques telles que les "Précis Dalloz".

Dalloz, justement, n'en a pas moins inauguré fin 2011 sa collection "Traité Dalloz", à destination des étudiants de master et de doctorat, et continue de tirer vers le haut sa production éditoriale avec la création à l'automne 2012 d'une collection de culture juridique intitulée "Tiret à part". Celle-ci remet au goût du jour d'anciens articles de grandes figures du droit décryptés par les meilleurs juristes contemporains (cinq titres sont annoncés). L'éditeur propose deux nouveaux "Précis" intitulés Droit pénal international et Droit humanitaire et investit la niche des étudiants étrangers avec une nouveauté dans sa collection "Méthodes du droit" : Le français juridique. "Ce livre permet aux étudiants non francophones d'appréhender les subtilités du droit français et l'argumentation juridique française. Les étudiants non francophones sont près de 30 000 aujourd'hui, contre 17 000 il y a dix ans. C'est une niche sur laquelle on a envie de travailler", indique Hélène Hoch.

Armand Colin étoffe régulièrement son offre au sein de la collection transdisciplinaire "Cursus" avec des ouvrages abordant les cours par l'exercice et par l'exemple. "En tant qu'éditeur non spécialisé, nous n'avons pas les moyens de faire de gros manuels. Nous avons choisi de jouer la carte de la complémentarité", explique Stéphane Bureau, responsable éditorial.

LexisNexis, pour sa part, vient d'achever un travail de longue haleine visant à améliorer la segmentation de ses collections universitaires. Les ouvrages de sa collection "Les manuels" proposent un contenu exhaustif, ceux d'"Objectif droit" couvrent un champ plus transversal, tandis que des ouvrages de révision permettent de revoir les fondamentaux avant les examens. LexisNexis travaille par ailleurs à la création dans les mois prochains d'une collection supplémentaire consacrée aux annales. "Ces collections ont aussi fait l'objet d'un important travail de refonte des maquettes afin d'offrir une meilleure lisibilité des contenus", précise Guillaume Deroubaix.

VISIBILITÉ EN LIBRAIRIE

Qu'il s'agisse de l'universitaire ou des professionnels, les éditeurs juridiques insistent sur l'importance de travailler en lien étroit avec les libraires. "Il est important qu'éditeurs et libraires soient très partenaires dans la chaîne du livre, plaide Emmanuelle Filiberti. Pour se vendre, les livres doivent jouir d'une visibilité optimale en librairie avec d'importantes mises en place. C'est la raison pour laquelle nous avons institué depuis deux ans un référentiel des bonnes pratiques qui propose des informations commerciales personnalisées, prévoit des échéances adaptées, des remises qualitatives, la possibilité de retour sans condition ou encore des dépôts facturés." Mais la tendance n'est pas aux mises en place généreuses : "Les libraires affinent leur gestion des stocks, ils préfèrent avoir moins de livres, quitte à réassortir leurs rayons", constate Anne-Laure Marie, responsable éditoriale chez Prat. L'éditeur grand public a connu une année mitigée, en grande partie liée au contexte des élections du printemps, et aborde la rentrée avec une offre remise à jour de ses collections "Les guides pratiques" et "Votre argent", et quelques beaux livres. Sur ce dernier créneau, LexisNexis remettra en avant pour les fêtes de fin d'année ses beaux livres Les palais de justice de France (1 400 exemplaires vendus en deux mois à l'automne 2011) et Femmes et justice (portraits de 80 femmes juristes) avec une nouveauté en vue de Noël 2012 : L'élection présidentielle en France.

Le droit en chiffres

LEXISNEXIS CASSE LES PRIX DU CODE CIVIL

Du 22 août au 15 octobre, LexisNexis commercialise le Code civil à 19,90 euros au lieu de son prix habituel de 39 euros. "Cette opération limitée dans le temps constitue l'occasion de montrer la richesse du Code civil bleu dirigé par Hervé Leveneur, l'un des meilleurs civilistes français. Avec elle, nous voulons être au coeur de la rentrée et nous assurer que les libraires ont bien compris que LexisNexis, le grand éditeur de bases de données, d'encyclopédies et de revues, est aussi un grand éditeur de livres", indique Guillaume Deroubaix, directeur éditorial de LexisNexis. Afin de répondre aux "nombreuses demandes des libraires", le tirage du Code civil a été augmenté pour l'occasion.

Leader sur le marché des codes, Dalloz n'a pas souhaité faire de commentaires sur le sujet et se contente pour le moment d'observer. Le gérant de la librairie Duchemin, à Paris, Eric Guillaume, prend moins de gants. "Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne solution car cela dévalorise d'une certaine manière ce qui a été fait précédemment", estime-t-il. Selon lui, "cette opération soulève plusieurs questions : LexisNexis a-t-il gagné de l'argent sur le dos des étudiants pendant toutes ces années, ou est-ce la tentative de la dernière chance pour percer sur un marché dominé par Dalloz, avec lequel il n'a jamais été en mesure de réduire l'écart ?".

Le numérique à deux vitesses

 

Si les plateformes Web constituent depuis longtemps un important relais de croissance pour les éditeurs juridiques, les livres numériques attendent toujours de décoller malgré des investissements notables en 2012.

 

"Les contenus sont enrichis et la navigation est plus fonctionnelle." HANI FEGHALI ET HÉLÈNE HOCH, DALLOZ- Photo O. DION

LexisNexis s'appuie depuis plusieurs années sur sa plateforme LexisNexis JurisClasseur, à destination de toutes les professions juridiques et reprenant l'intégralité des fonds éditoriaux de son JurisClasseur. L'éditeur a renforcé son offre en ligne avec la création début 2012 de LexisNexis 360, une plateforme exclusivement destinée aux avocats, qui propose des contenus et des fiches pratiques inédites. Des versions complémentaires seront déclinées pour les autres professions dans les années à venir. Au-delà de ces innovations destinées à faciliter la vie quotidienne des praticiens, LexisNexis a aussi innové sur le plan technologique. Son moteur de recherche nouvelle génération est capable de comprendre les concepts. "Aujourd'hui, nous pouvons identifier l'intention de celui qui recherche", explique Guillaume Deroubaix, directeur éditorial. Cet outil ne concurrence-t-il pas l'offre papier de l'éditeur ? "On ne se pose pas la question en ces termes, répond Guillaume Deroubaix. Aujourd'hui, la tendance pour le on-line est lourde, on y va donc. Et si certains clients veulent conserver le papier et Internet, on leur propose des offres adaptées." Sur les livres numériques, en revanche, les premiers pas sont encore timides. LexisNexis prépare progressivement ses ouvrages pour les tablettes. Les codes civil, de commerce et du travail seront notamment "adaptés en version digitale sous forme d'application d'ici à la fin de l'année".

"Si certains clients veulent conserver le papier et Internet, on leur propose des offres adaptées." GUILLAUME DEROUBAIX, LEXISNEXIS- Photo O. DION

2012 est aussi l'année des grands développements pour Dalloz et les éditions Francis Lefebvre. Si les fonds documentaires Navis et Mémentis de Francis Lefebvre sont depuis longtemps accessibles en ligne, c'est en revanche la première fois que l'éditeur réalise des ouvrages numériques (ebooks et e-mémentos) spécifiquement conçus pour l'usage sur tablette. "L'offre se présente sous deux formes. L'ebook est le pendant numérique des dossiers pratiques avec un livre numérique qui n'est pas mis à jour, comme un livre classique. En revanche, l'e-memento est mis à jour en permanence et dispose de fonctionnalités pratiques. Cela permet de consulter un produit à jour pendant toute la durée de son abonnement", indique Anne Bonnefon, la directrice adjointe du marketing direct.

DANS LES TUYAUX

Dalloz, de son côté, connaît déjà le livre numérique pour avoir développé une offre ebook sur ses codes, ainsi qu'une appli, Dalloz Etudiants, qui propose gratuitement de l'actualité juridique et l'accès en tarif réduit à plusieurs ouvrages sur smartphone. L'éditeur poursuit sur sa lancée avec la publication à la rentrée de plusieurs manuels dans la collection des >"Précis", des "Cours" et des "Hypercours". "Cela concerne une centaine de titres pour la rentrée. Les contenus sont enrichis et la navigation est plus fonctionnelle", indique Hélène Hoch, directrice éditoriale universitaire de Dalloz. En ce qui concerne les ouvrages professionnels, en revanche, le calendrier est "encore incertain", selon Hani Feghali, directeur éditorial des ouvrages professionnels, même si le passage à l'ebook est aussi dans les tuyaux.

De son côté, Lamy ne propose aujourd'hui sous forme de livres numériques que les titres de sa collection de monographies "Lamy axe droit", mais fonde de grands espoirs dans la "démocratisation" des supports. "Nous espérons beaucoup de l'arrivée de Google car son offre sera compatible sur tous les supports, et pas seulement sur l'iPad comme le fait Apple aujourd'hui", souligne Guillaume Montégudet, directeur des logiciels et des monographies chez Lamy. L'éditeur, qui poursuit également ses négociations avec Amazon sans trouver de terrain d'entente pour le moment, a engagé une réflexion pour la publication d'une version mobile de ses ouvrages traditionnels, en lieu et place du CD-Rom proposé depuis des années. "Comme nous sommes un nouvel entrant sur le segment des monographies, nous avons pu y tester l'ebook sans pression. Concernant notre activité traditionnelle, il s'agit de plusieurs millions d'euros de CA, cela implique d'engager une réflexion plus longue", décrypte Guillaume Montégudet. Lamy poursuit aussi le développement de ses outils documentaires. "Nous sommes éditeur de contenus, mais nous sommes également leader sur les logiciels de gestion de cabinet d'avocats. On sait que ces outils sont utilisés toute la journée par les avocats et notre ambition est de dire : ce logiciel structure les tâches et la gestion des clients, on veut pouvoir assurer l'interconnexion entre une base de données classique et l'outil de gestion client. Nous développons d'ici à la fin de l'année un produit permettant de gérer une procédure de A à Z. L'avocat entre les infos sur son client et on lui propose de suivre les étapes en rapport avec ces données, de trouver les modèles d'actes à envoyer ou encore de bénéficier d'alertes dans sa messagerie quand il doit entamer l'étape suivante", conclut Guillaume Montégudet.


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