Disparition

Disparition du journaliste de télévision Daniel Bilalian

Daniel Bilalian en 2008, alors directeur du service des sports de France Télévisions - Photo Fred Tanneau / AFP

Disparition du journaliste de télévision Daniel Bilalian

L’ancien présentateur des journaux télévisés et directeur du service des sports de France Télévisions était aussi l’auteur de documents historiques, d’un livre d’enquête sur les prisons et d’un livre d’humour politique.

Par Charles Knappek
avec AFP Créé le 15.05.2025 à 11h47

Daniel Bilalian, ex-présentateur des journaux télévisés d'Antenne 2 puis France 2 et ancien patron du service des sports de France Télévisions, est décédé mercredi à l'âge de 78 ans, a annoncé sa famille jeudi à l'AFP.

Figure de l'audiovisuel bien connue des téléspectateurs pendant plus de 40 ans, il avait pris sa retraite à l'automne 2016, à presque 70 ans. Il avait depuis disparu des écrans.

Daniel Bilalian est décédé de maladie à son domicile, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), où il était conseiller municipal.

Le journaliste, à l'expression souvent grave, a été successivement grand reporter, présentateur et rédacteur en chef des journaux de 13h00 et de 20h00. Il a également produit les magazines « Star à la barre » et « Mardi soir », et présenté des soirées électorales.

Auteur de plusieurs ouvrages

Outre sa carrière à la télévision, Daniel Bilalian est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages. On lui doit le document Les évadés : les exploits des prisonniers français durant la Seconde Guerre mondiale (1979, Presses de la Cité), dont la réédition de 2016 en grand format s’est écoulée à 4 500 exemplaires selon Gfk. L’ouvrage narre les aventures vécues par les prisonniers français évadés des camps de concentration allemands entre 1940 et 1945.

En 1980, il avait aussi signé Le camp de la goutte d’eau (Presses de la Cité). Réédité en 2018, le titre retrace l’histoire du camp disciplinaire de Rawa-Ruska en Pologne, destiné aux prisonniers de guerre français durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1986, il avait publié, toujours aux Presses de la Cité, Prisons : la vérité, dans lequel il se penchait sur les problèmes de la vie carcérale.

Enfin on lui doit en 1988 le livre d’humour politique Vous serez le nouveau président de la République ! (Pocket) coécrit avec Jean-Louis Festjens.

Début de carrière à L'Union de Reims

L'ancien journaliste sportif Patrick Chêne, qui a aussi présenté le JT de 13H sur France 2, a salué sur X « son élégance et son humour très british ».

« Sa bienveillance, sa passion pour l'actualité et le service public de l'information m'ont fait grandir dans ce métier », lui a rendu hommage Agnès Vahramian, directrice de la radio franceinfo, sur le même réseau social.

Né le 10 avril 1947 à Paris d'un père arménien (qui était tailleur) et d'une mère originaire du Pas-de-Calais, Daniel Bilalian avait débuté sa carrière au quotidien L'Union de Reims en 1968.

Il était entré à l'ORTF au bureau régional d'information de Reims en 1971 puis de Lille en 1972, avant de rejoindre la direction nationale d'Antenne 2 au service de politique intérieure. Une « maison » qu'il ne quittera plus, entre journalisme politique, JT puis service des sports.

C'est là que le journaliste passera les 12 dernières années de sa carrière (2004-2016), en qualité de directeur du service des sports de France Télévisions, malgré des critiques en interne et des polémiques.

Parmi elles, l'intégration d'Élodie Gossuin, Miss France 2001, dans le dispositif de couverture du Dakar, une crise à la rédaction de Stade 2 ou encore une motion de défiance à son encontre.

Lui a été reprochée également la couverture des JO de Sotchi en 2014 et certains commentaires sportifs jugés sexistes et approximatifs.

Il avait défendu mordicus sur Europe 1 le tandem constitué de Philippe Candeloro et Nelson Monfort, auteurs de commentaires sexistes lors de ces mêmes JO, expliquant que « ces événements (...) ne sont que du sport, du divertissement, propres à la plaisanterie, à l'enthousiasme, au patriotisme ».

Fan d'Audiard

« Les journalistes ont commenté avec de l'enthousiasme, peut-être parfois de l'excès d'enthousiasme, de superlatifs ? Et alors, est-ce qu'on peut leur en faire le reproche ? Je leur ai dit que, quand on est au centre de l'actualité, on est au centre des critiques », s'était-il encore défendu.

Rebelote en 2016 avec les Jeux de Rio : une polémique avait éclaté après des propos jugés approximatifs, voire « colonialistes », de deux présentateurs, dont Daniel Bilalian. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA, désormais Arcom) avait mis en garde la chaîne, déplorant des « approximations » et des « erreurs historiques regrettables ».

Il avait été remplacé à ce poste très exposé par Laurent-Éric Le Lay, ancien cadre de TF1.

Discret sur sa vie privée, Daniel Bilalian, vouait une admiration sans bornes à Michel Audiard, dont il aimait citer quelques tirades célèbres.

 

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