"On voulait demander à Emmanuel Macron s'il venait pour réclamer les arriérés d'impôts que doit Amazon, et s'il pense sérieusement que les hypothétiques 500 postes de caristes promis ici allaient remplacer les milliers d'emplois du commerce indépendant qui sont en train de disparaître" explique le libraire, reconnaissant que l'imposant dispositif de sécurité l'avait empêché d'approcher de l'entrée du centre logistique.
Choix de société
Originaire d'Amiens, le président de la République est venu passer une journée dans sa région natale. Il s'est rendu à l'usine Whirlpool, menacée de fermeture et finalement sauvée, lieu qu'il avait déjà visité pendant un moment tendu de sa campagne électorale et où il avait promis de revenir. Il a ensuite inauguré le centre logistique d'Amazon dans l'agglomération de la ville.
196 millions d'arriérés d'impôt
Si la question de la fiscalité a été évoquée, il n'y en a pas trace sur le site web de l'Elysée. "Ce déplacement était consacré à l'emploi" explique le service de presse de la présidence, "que ce soit sur la méthode qui a permis d'éviter une fermeture, ou sur un site où sont créés de nouveaux emplois".
Le fisc français réclame 196 millions d'arriérés d'impôt à Amazon. Dans une décision rendue ce 4 octobre, la Commission européenne estime par ailleurs que le groupe américain a bénéficié de 250 millions d'euros d'avantages fiscaux illégaux, avec la complicité du Luxembourg où est basé son siège européen. La France est également engagée dans une tentative de réforme de la réglementation européenne visant à fiscaliser les sociétés de la nouvelle économie qui échappent à l'impôt.