Le poète
Emmanuel Hocquard est mort dimanche 27 janvier à Mérilheu (Hautes-Pyrénées) à l’âge de 78 ans, a-t-on appris par le journal
Le Monde ce lundi.
"Les notices biographiques sont rares et non authentifiées par l’intéressé", précise avec raison le journal. On sait que le poète a grandi à Tanger, au Maroc, et qu’il est devenu éditeur en 1969, en créant la maison d’édition artisanale Orange Export Ltd. avec la peintre
Raquel Levy. Jusqu’en 1986, la maison a publié une centaine d’ouvrages de poètes et écrivains contemporains tels
Olivier Cadiot,
Jean Daive,
Joseph Guglielmi, ou encore
Georges Perec et
Pascal Quignard. La même année, Flammarion a réuni l’ensemble de ces parutions dans une anthologie intitulée
Orange Export Ltd: 1969-1986 (épuisé).
En parallèle, Emmanuel Hocquard s’est intéressé au courant objectiviste de la poésie américaine en publiant les textes de
Louis Zukofsky,
Charles Reznikoff et
George Oppen dans la collection "Un bureau sur l’Atlantique", qu’il a créée en 1980 aux éditions Royaumont, puis chez Créaphis. L’anthologie
49 + 1 nouveaux poètes américains, réalisée avec Claude Royet-Journoud (Royaumont, 1991), rassemble les écrits de cette jeune génération en rupture.
L’essentiel de ses textes poétiques ont été publiés chez P.O.L. Une vingtaine d'ouvrages qui regroupe notamment
Aerea dans les forêts de Manhattan (1984),
Un privé à Tanger (1987, réédité par Points en 2014) et son deuxième tome
Ma haie (2001), ou encore le roman
Le cap de Bonne-Espérance (1988 ; réédition 2001) et
Les élégies (1990 ; réédition Gallimard, 2016).
Plus récemment, l’éditeur a fait paraître en 2018
Le cours de Pise, recueil massif de notes et de documents réalisés dans le cadre d’un atelier de recherche et de création avec les étudiants de l’Ecole des beaux-arts de Bordeaux, où le poète a régulièrement enseigné de 1993 à 2005.