L'historienne, biographe, romancière et grande résistante Dominique Desanti, qui fut aussi journaliste à L'Humanité dans les années qui suivirent la Libération, est décédée vendredi, apprend-on lundi dans le carnet du quotidien.
Née Dominique Persky en 1920, fille d'un émigré russe ami de Georges Clemenceau, elle avait rejoint la Résistance dès les premières heures de l'Occupation allemande. Avec son mari, le philosophe Jean-Toussaint Desanti, mort en 2002, elle avait organisé dès 1940 la logistique des maquis.
Membre en 1943 du Parti communiste français, qu'elle quittera à la fin des années 50, elle avait été proche de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Jacques Lacan, Louis Aragon ou encore Maurice Merleau-Ponty. Elle a écrit de nombreux essais historiques sur le communisme et les années staliniennes. Son ouvrage Les Socialistes de l'Utopie (Payot) avait reçu le prix de l'Académie française).
Passionnée de théâtre, de danse et de poésie, Dominique Desanti est l'auteur de nombreuses biographies dont celles de Flora Tristan (Flora Tristan, Hachette Littératures), Vladimir Nabokov (Vladimir Nabokov : essais et rêves, Julliard), Pierre Drieu La Rochelle (Drieu La Rochelle : du dandy au nazi, Flammarion), Robert Desnos (Robert Desnos, le roman d'une vie, Mercure de France), Elsa Triolet et Aragon (Elsa-Aragon : le couple ambigu, Belfond).
On lui doit aussi des romans comme Un métier de chien (Flammarion), Le chemin du père (Grasset) et Les années passion (Renaissance).
Ces dernières années, elle avait également écrit La liberté nous aime encore (Odile Jacob), avec Jean-Toussaint Desanti, ou encore La Sainte et l'Incroyante (Bayard), Sacha Guitry, itinéraire d'un joueur (Arléa), Les Yeux d'Elsa au siècle d'Aragon (Guéna, en 2010), tous deux avec Karin Müller.