La croisière s'afflige. C'est toujours la même histoire. La mélancolie des paquebots... Celle qui pousse Paul Chiesa, un jour d'après confinement, à embarquer sur un navire de croisière direction le Grand Nord, la Finlande, les pays baltes, Saint-Pétersbourg... Ce quadragénaire, universitaire de son état, volontiers solitaire, s'est imaginé ce voyage en douce sans en attendre vraiment rien d'autre qu'un plaisant moment de vacance. Pourtant, sa vie va être bouleversée lorsqu'il rencontre sur le pont du bateau une jeune femme de 22 ans, Alix de Torgues, dont la grâce, la beauté, la réserve, le mutisme même le bouleversent. Il ne va pas tarder à faire la connaissance de la famille d'Alix, qui l'accompagne durant ce voyage, son père, sa mère et sa tante Odile qui ne semble pas animée des meilleures intentions à l'égard de Paul... La croisière s'amuse (parfois), la croisière s'afflige (souvent) et, perçant le mystère du silence d'Alix, Paul va devoir s'avouer vaincu, touché. Il y a une très plaisante inactualité dans ce Croisière avec une femme silencieuse, quatrième roman de Daniel Parokia chez Buchet-Chastel. Un charme hors du temps, mais qui ne serait pas pour autant désuet, juste délicieusement old school. Parokia poursuit la ligne claire qui était déjà de mise dans ses précédents livres et sa ligne mélodique autour des tours et détours de la rencontre amoureuse.