Bande dessinée

Le 16 septembre, le nouvel éditeur de bande dessinée La Valtynière ouvre son catalogue avec deux titres dessinés par son fondateur, Pascal Valty : le road-trip bretonnant Ouessant Terrae et le récit de science-fiction Malossol Beach, réalisé avec la romancière Hannelore Cayre. La diffusion sera assurée par La Diff et la distribution par Hachette. Pascal Valty revient pour Livres Hebdo sur la création de cette maison dédiée aux "vieux qui lisent encore".

Pourquoi lancer une maison d'édition dans un monde bousculé par le Covid-19 ?
 
Nous avions décidé de lancer La Valtynière bien avant la pandémie. Au départ, je réalisais des BD pour la revue Psikopat. Après la fin de la parution en 2018, j'avais envie de faire des formats plus longs. Avec la romancière Hannelore Cayre, nous avons posé les bases d'un récit de science-fiction qui est devenu Malossol Beach. De mon côté, je développais un projet personnel, Ouessant Terrae. Les solutions d'édition que j'avais trouvées pour ces titres ne me satisfaisaient pas sur le plan financier ou de la visibilité. Certaines maisons me proposaient de prendre en charge une partie du travail de représentation. Je me suis dis qu'à ce moment là, autant prendre entièrement ces tâches à ma charge. J'ai trouvé mes associés, Sylvie Lavaud et Bertrand Marcou, un diffuseur et un distributeur avec La Diff et Hachette, puis on s'est lancé.
 
Le coronavirus a eu un impact sur le planning ?
 
Les BD devaient normalement sortir le 1er avril, donc on a dû repousser la date de parution en septembre. Maintenant il faut faire rentrer des sous parce que toutes ces préparations ont un coût, qu'on a dû avancer. Heureusement mon associé Bertrand Marcou permet à la maison de tenir en couvrant les frais courant. Ensuite, étant donné que nous sommes une toute petite maison d'édition, nous n'allons pas faire des gros tirages : 2500 exemplaires pour Malossol Beach et 3000 pour Ouessant Terrae.
 
Vous dites que La Valtynière est une maison "pour les vieux qui lisent encore". Qu'entendez-vous par là ?
 
Cela veut dire que j'ai 50 ans et que j'écris pour ma tranche d'âge. Je n'écris pas pour les vingtenaires, même si les premiers retours semblent indiquer que nos BD plaisent à toutes les tranches d'âge. Le public ciblé par nos publications se situe plutôt entre 35 et 60 ans. Malossol Beach est un peu tordu, un peu compliqué, avec un récit qui, à mon avis, ne suscite guêre d'intérêt pour le jeune lectorat. Quant à Ouessant Terrae, c'est un peu entre Claude Sautet et Les Bronzés. Des références de vieux en somme.
 
D'autres projets dans les cartons ?
 
J'ai bouclé une troisième BD avec l'actrice Emmanuelle Uzan au scénario. Ca s’appellera Cours Florence. Emmanuelle a fait les Cours Florent dans les années 1990, elle est de la même génération que Pef, les Robins des bois, Marina Foïs, etc, et elle retranscrit cette expérience dans une sorte de long flashback raconté depuis le présent. Le récit retrace la vie d'une école pendant un an, dans le milieu du théâtre et retranscrit la façon dont des jeunes de 20 ans se projettent dans leur futur - et à quel point la réalité est différente.
 
Ensuite, à terme, je vais arrêter le dessin parce que je souhaiterais signer d'autres illustrateurs. Mais pour l'instant, tant que La Valtynière n'existe pas, c'est compliqué [d'attirer ce type de profils]. J'ai déjà reçu quelques propositions, mais elles ne correspondent pas à notre identité. En tout cas on a, bien sûr, vocation à s'ouvrir à d'autres auteurs.

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