L'auteur suisse Cosey a reçu, le 25 janvier, dans le cadre du lancement de la 44
e édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, le Grand Prix de la ville. Il succède à l'auteur belge Hermann.
Né en 1950 à Lausanne (Suisse), Cosey, de son vrai nom Bernard Cosendray, a été graphiste dans une agence de publicité avant de se tourner vers la bande dessinée. En 1969, alors qu’un de ses dessins arrive à troisième place d’un concours de couverture de
Spirou, il devient l’élève de l’auteur Claude de Ribaupierre,
alias Derib.
Un auteur "marquant et discret"
Après des collaborations pour le quotidien suisse
24 heures ou encore
Le soir jeunesse en Belgique, il créé, en 1975, le personnage de Jonathan, aventurier et hippie, publié dans
Le journal de Tintin. Il donne naissance à une série éponyme, publiée au Lombard deux ans plus tard, dont les 16 albums rencontrent un vif succès. Cosey remporte notamment le prix Alfred du meilleur album au festival d’Angoulême, en 1982, pour
Kate, le 7
e tome de
Jonathan. Le 15
e volet des aventures de son héros,
Atsuko, a donné lieu à un avant-portrait de cet auteur "
marquant et discret" dans
Livres Hebdo n°883. "
Quelqu'un qui travaille pendant "des heures quasi bureaucratiques" et a besoin d'au moins un an et demi pour chaque album" ajoutait alors Alexandre Fillon. Il nourrit constamment ses albums de ses voyages, de ses lectures et de ses réflexions tout en explorant la représentation graphique du vide et l'écriture du non-dit, influencé par Hugo Pratt pour les silences, mais aussi les grands maîtres de la peinture moderne et son goût pour l'orientalisme.
Dans une interview à
Télémoustique en 1996,
Franquin expliquait à propos de l'auteur suisse:
"On peut faire en bande dessinée des choses qui aient la valeur d'un roman, comme chez le dessinateur suisse Cosey qui exprime des sentiments d'une finesse, d'une délicatesse qu'on trouverait dans la toute bonne littérature. J'avais été vraiment ému parce que en lisant je me suis dit que c'était la preuve que la bande dessinée pouvait aller loin."
Une œuvre variée
Chez Dupuis, dans la collection "Aire libre", il publie plusieurs œuvres comme
Le voyage en Italie,
Orchidea,
Saïgon-Hanoï, qui est récompensé du prix Alph-Art de la meilleure histoire en 1992 à Angoulême,
Joyeux Noël, May!,
Une maison de Frank L. Wright ou encore
Le Bouddha d'Azur.
Récipiendaire du prix Saint-Michel Avenir en 1976 puis du Grand Prix Saint-Michel en 1979, il a glané de nombreuses récompenses au fil de ses 40 ans de carrière, notamment le Prix Max et Moritz pour son diptyque
A la recherche de Peter Pan (Le Lombard, 1984-1985), considéré comme son chef-d'œuvre, le prix des libraires de bande dessinée pour
Voyage en Italie, et le Prix Grand Boum Ville de Vlois pour l'ensemble de son œuvre au festival bd Boum 2012.
L'an dernier, il a participé à la collection Disney by Glénat avec
Une mystérieuse mélodie ou Comment Mickey rencontra Minnie. Le 9 juin prochain, le Lombard publiera
Jonathan: intégrale, vol. 6.
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il y a 4 ans à 10 h 57Pas « Bernard Cosendray », mais Bernard Cosendai (parfois Cosendey, ou Cosandey ; c'est un peu mystérieux…).
Quick
il y a 4 ans à 11 h 28« Il nourrit constamment ses albums de ses voyages, de ses lectures et de ses réflexions tout en explorant la représentation graphique du vide et l'écriture du non-dit, influencé par Hugo Pratt pour les silences, mais aussi les grands maîtres de la peinture moderne et son goût pour l'orientalisme. » La phrase est superbe (surtout le passage sur l'écriture du non-dit). Mais si j'étais vous, je répéterais la préposition « par » après « mais aussi ». En revanche, je ne vois pas comment le groupe « et son goût pour l'orientalisme » peut se raccorder à ce qui précède. Influencé par son goût pour l'orientalisme ? Pourtant, un goût et une influence, ce n'est pas tout à fait la même chose. J'arrête de vous chipoter. Bien à vous.