La provenance des papiers, l'utilisation de l'eau pour la fabrication du papier et l'impression des livres, l'énergie : ce sont ces étapes de leur activité que les éditeurs ciblent lorsqu'ils veillent à respecter l'environnement, comme l'ont rappelé les intervenants d'un débat qui s'est tenu vendredi 8 octobre à la Foire internationale du livre de Francfort sur « Les multiples façons de faire une édition plus verte ».

« Individuellement, les entreprises ont très peu de pouvoir pour faire changer les comportements dans la chaîne de fabrication », a souligné Sam Mawson, responsable des contrôles des processus de production chez Egmont UK.

« C'est pourquoi des efforts collectifs sont nécessaires pour faire le tri dans la provenance des papiers que nous utilisons. Il est très facile pour les maisons d'édition de définir une politique générale de respect de l'environnement, mais encore faut-il veiller à ce qu'elle soit effectivement appliquée, et cela prend beaucoup de temps. »

Les éditeurs désireux de travailler de façon écologique commencent par utiliser des papiers certifiés FSC, un label qui garantit que le bois utilisé pour les fabriquer provient de forêts gérées durablement. « Les certifications FSC connaissent une très forte croissance », a indiqué Zoltan Paksy, directeur général de FSC Global Development. « Mais il nous faut faire beaucoup de formation auprès des gestionnaires des forêts et des industriels, qui doivent remplir 56 critères aussi bien en termes de développement durable qu'en termes sociaux et économiques. Et l'obtention de la certification coûte cher. »

Ce qui entraîne un surcoût pour les éditeurs au final. « Nous aimerions imprimer tous les livres sur du papier FSC, mais c'est difficilement faisable notamment en raison de la pression économique », témoigne Sam Mawson chez Egmont UK. « Néanmoins, nous utilisons 50 % de papier FSC ou recyclés, et leur part augmente chaque année. »

La prise en compte de l'impact écologique de l'activité d'édition peut amener à revoir la conception même des livres. « Nous avons dû reconsidérer certains procédés de fabrication, qui nous ont valu d'obtenir plusieurs prix pour nos beaux livres, mais qui se révélés néfastes sur le plan écologique « , remarque Bertram Schmidt-Friderichs, des éditions Hermann Schmidt en Allemagne. « Par ailleurs, lorsque il ne suffit pas d'utiliser des technologies qui protègent l'environnement, il faut aussi que notre comportement global permette de préserver l'environnement. Si, par exemple, on n'isole pas sa maison, ce que l'on fait dans l'édition n'est qu'une façon de compenser l'empreinte écologique, pas de la réduire. »