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Combien vaut une bibliothèque ?

Au congrès de l'ADBU, à Strasbourg, le 4 septembre. - Photo Véronique Heurtematte

Combien vaut une bibliothèque ?

Lors du congrès de l’ADBU ont été présentées plusieurs expériences visant à quantifier la valeur des bibliothèques. Un enjeu fondamental à l’heure où la négociation des budgets se fait de plus en plus âpre.

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Par Véronique Heurtematte,
Créé le 04.09.2014 à 18h09

Dans un contexte économique contraint, les bibliothèques sont à la recherche d’outils leur permettant de démontrer aux décideurs la plus-value qu’elles créent par leur activité. S’il n'existe pas encore en France d’enquête proposant une évaluation monétaire de la valeur ajoutée des bibliothèques, plusieurs expériences ont été menées à l’étranger.

Certaines d’entre elles étaient présentées lors du 44e congrès de l’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU), organisé à Strasbourg jusqu’au 4 septembre sur le thème “Bibliothèques universitaires et IST : quelle(s) valeur(s) ?”.

En Espagne, la FESABID, fédération rassemblant les principales associations de professionnels des bibliothèques et de la documentation, a calculé le retour sur investissement dans les bibliothèques en attribuant, au moyen de calculs complexes, une valeur monétaire à chaque service proposé. Résultat : pour 1 euro investi dans une bibliothèque, le retour sur investissement serait de 3 euros en moyenne.

De la même manière, aux Etats-Unis, la bibliothèque universitaire de Syracuse a calculé que son retour sur investissement était de 4 dollars pour 1 dollar investi.

Ces approches strictement monétaires sont cependant sujettes à caution. “On demande aux bibliothèques universitaires d'agir en acteurs économiques, alors que l’essentiel de leurs services est non monétaire”, soulignait l’économiste de la culture Françoise Benhamou lors de son intervention.

L’approche qualitative semble plus probante, comme l’ont montré deux expériences menées en Grande-Bretagne en 2011. Celle pilotée par l’université de Huddersfield auprès de 8 institutions a mis en évidence la corrélation entre le nombre d’emprunts faits à la bibliothèque par les étudiants et leur réussite aux examens. En France, une étude semblable, conduite par le service inter-universitaire de coopération de l’université de Toulouse, avait démontré le même phénomène.

Les démarches pour monétiser l’activité des bibliothèques sont intéressantes, mais les différentes expériences menées à l’étranger montrent que l’approche qualitative est mieux adaptée à l’évaluation de nos missions, comme la réussite des étudiants ou l’accompagnement des chercheurs, qui sont difficilement monétisables”, concluait Christophe Pérales, président de l'ADBU.

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