Jeux mémoriels. Il est à parier que les prochains Jeux olympiques de Paris provoqueront une floraison éditoriale où, les épreuves sportives passées, bon grain et ivraie se retrouveront logés à la même enseigne, dans ces boîtes à livres des bouquinistes des bords de Seine... C'est sans doute pour échapper à ce funeste sort que les éditions du Seuil ont eu l'idée bienvenue de tirer les premières avec un bel ouvrage collectif et authentiquement littéraire, Je me souviens... de la foulée de Pérec (et autres madeleines sportives). Soit, sous la férule de l'indispensable Benoît Heimermann, vingt-huit contributions d'écrivains, sommés de déposer aux pieds du lecteur leurs plus beaux et souvent inattendus souvenirs d'olympiades. Les habituels suspects de la littérature sportive sont au rendez-vous, de Bernard Chambaz à François-Guillaume Lorrain en passant par Jean-Paul Dubois ou Paul Fournel. D'autres, plus inattendus, Blandine Rinkel, Colombe Schneck, Maria Larrea, se mêlent avec bonheur à la partie. Tous contribuent au denier du culte olympique, que ce soit pour en évoquer des héros inoubliables, Mark Spitz, Mohamed Ali, Nadia Comăneci, mais aussi pour remettre en lumière quelques soutiers de la gloire, ici retrouvés dans l'éclat de leur plus grand succès (ou parfois de leur échec et de leur honte). Bref, un monde à part et des histoires comme écrasées par l'Histoire... Chez chacun, écrivains et sportifs, un point commun : l'enfance. À jamais retrouvée.