Vincent et les gens d'Arles. Jeune homme à la casquette, La mousmé, Le jardinier... Autant de portraits peints par Vincent Van Gogh durant son séjour en Arles de 1888 à 1889, et qui ont intrigué Bernadette Murphy. L'Irlandaise arlésienne d'adoption, autrice du best-seller L'oreille de Van Gogh (Actes Sud, 2017) mène ici l'enquête sur les modèles arlésiens du peintre néerlandais. Cette période provençale est riche en chefs-d'œuvre. Terrasse de café le soir représente l'estaminet de la place du Forum à Arles, mais c'est au Café de la gare que Vincent résida à son arrivée, et là qu'il aurait portraituré les aficionados du troquet et la patronne Mme Ginoux, figurée sur fond jaune dans un tableau au titre générique L'Arlésienne. Qui est donc ce « Fumeur » ? D'évidence, ce n'est pas un bourgeois puisqu'il ne porte de cravate ni n'est habillé de noir comme le sont les notables de la ville. Pourtant sa chemise de coton a l'air de belle facture, et point élimée, sa veste prouve qu'il a posé plutôt l'hiver, qui peut être rude en cette région... Bizarre, la saison ne correspond pas à la datation de l'œuvre... Bernadette Murphy ne se contente pas des légendes urbaines entourant l'excentrique artiste étranger. Elle épluche les archives, recoupe les informations. Dans une rare photo d'ouvriers agricoles d'Arles prise en plein été, on voit la même veste sur leur dos, les Arlésiens du peuple la portaient quelle que soit la température ! En révélant l'identité de chacun des modèles du Café de Van Gogh, c'est le visage de l'Arles de la fin de siècle que nous dévoile l'enquêtrice- le portrait sociologique d'une Provence oubliée.
Le café de Van Gogh (TP)
Actes Sud
Traduit de l'anglais par Marie Chabin
Tirage: 7 000 ex.
Prix: 26 € ; 400 p.
ISBN: 9782330196943