Son retour au pays ne s'est pas fait sans heurts. Nommé par le nouveau gouvernement (libéral) de Mauricio Macri en décembre, il a été rapidement la cible des péronistes de l'ancien gouvernement mené par Cristina Kirchner, empêtrée dans de nombreux scandales de corruption.
Depuis six mois, Alberto Manguel a été l'objet d'une campagne violente. Son prédécesseur, Horacio Gonzalez, n'a cessé de dénigrer l'écrivain en l'accusant de vouloir démanteler la Bibliothèque nationale. Quand il a appris que 240 employés (sur 1 000) allaient être licenciés, il a lancé une pétition internationale. Factuellement, le gouvernement actuel reproche à Horacio Gonzalez d'avoir engagé 700 personnes au cours des dix dernières années, sans respecter les procédures de recrutement des fonctionnaires publics. La BNMM a ainsi cinq fois plus d'employés que sa consœur colombienne. Sur les 240 licenciements prévus, 100 ont été effectifs, les autres ayant finalement été annulés.
Bilan désastreux
En Argentine, le débat est passionnel mais le bilan d'Horacio Gonzalez est généralement considéré comme désastreux, aussi bien dans sa gestion comptable que dans les missions non réalisées de la bibliothèque, que l'ancien directeur a transformé en annexe au milieu d'un pôle culturel. La base de données publique n'est toujours pas accessible sur Internet. De nombreux ouvrages sont portés disparus. Le catalogue des publications nationales n'est pas à jour. Seule la numérisation des ouvrages a un peu progressé.
Mais, dans l'immédiat, Alberto Manguel va inaugurer une grande exposition sur Borges, le 15 juillet, et suivre les différentes manifestations prévues dans le cadre du bicentenaire de l'indépendance argentine.