“La sagesse, écrit-il dans son communiqué, conduit à mettre en pause notre manifestation qui traverse une crise de croissance marquée par les contradictions entre le développement de notre offre culturelle portée à un haut niveau de qualité et les moyens de sa mise en œuvre dans un contexte économique qui ne nous est pas favorable, avec la conjonction de la baisse des subventions de l'État depuis plusieurs années, de la stagnation des aides des collectivités locales et des difficultés à agréger du mécénat privé.”
Nouveaux publics
La manifestation – itinérante – a sans doute trop grossi par rapport aux possibilitités des lieux, aux difficultés de transports et d'hébergements, explique à Livres Hebdo Francis Cransac. Il pointe aussi la baisse des subventions du Centre national du livre (de 30 000 à 20 000 euros ces dernières années). La question du renouvellement et du vieillessement du public se pose également. Certains sont là depuis les débuts en 1993, comme ce couple venu de Corse chaque été suivre la caravane des Rencontres. Mais Francis Cransac ne cache pas aussi la difficulté de séduire le public des 20-40 ans, et notamment les étudiants, qui ont pourtant ici des propositions de grande qualité. Il pense aussi que ses Rencontres souffrent d'une “identité transversale”, en osant agréger par exemple aux littéraires des scientifiques, ce qui constitue encore une “transgression”.
"Pause" donc en 2017, pour réfléchir à une nouvelle formule et revenir en biennale ? La richesse du réseau créé ici (écrivains, philosophes, historiens, scientifiques...) permet de l'envisager. Des pistes pour l'avenir se dessinent, autour de la périodicité mais aussi du territoire concerné, de l'Aubrac à Rodez, pour recréer une dynamique à la conquête de nouveaux publics et sur la base de financements assurés.