Le travail collectif et l'inscription dans le temps sont, depuis dix ans, les principes des éditions Anacharsis. La maison créée par Charles-Henri Lavielle et Frantz Olivié se transforme en coopérative pour formaliser la communauté d'auteurs, traducteurs, graphistes, imprimeurs, libraires, journalistes, amis... qui participe à ce catalogue de sciences humaines et de littérature ouvert sur des cultures lointaines et anciennes. Anacharsis n'est plus une association, mais une société coopérative d'intérêt collectif (Scic) qui réunit 50 associés et dont les fondateurs restent les gérants. "Ce statut est en adéquation avec l'activité d'édition. Il favorise le long terme, assure l'indépendance de la structure et permet de la pérenniser", détaille Charles-Henri Lavielle. Si la Scic fonctionne comme une SARL, au moins 57,5 % du résultat doivent être affectés à des réserves impartageables, la redistribution des bénéfices est encadrée, les aides publiques ne peuvent pas être redistribuées...
L'objectif est aussi de développer Anacharsis. Il ne s'agit pas de produire plus que 8 à 10 titres par an, mais de traduire davantage et de renforcer trois domaines : les essais, l'anthropologie et l'histoire indienne de l'Amérique. L'empire comanche de Pekka Hämälainen paraît le 13 avril. Suivra, en 2013, Des ombres à l'aube : un massacre d'Apaches et la violence de l'histoire de Karl Jacoby. La nouvelle collection "Les ethnographiques" publie depuis janvier des enquêtes de terrain (Le vol et la morale de Myriam Congoste, Une chasse au pouvoir de Marie Desmartis).
D'avril à juin, pour les 10 ans de la maison, les libraires mettront en avant ce catalogue riche d'ouvrages majeurs comme Tirant le Blanc de Joanot Martorell, Le voyage d'Occident de Nicandre de Corcyre, Sagas légendaires islandaises, La taverne du doge Loredan d'Alberto Ongaro, La fin de l'exotisme d'Alban Bensa ou encore Le Middle Ground de Richard White.