Amazon veut reprendre la main dans sa guerre commerciale contre Hachette en proposant de verser aux auteurs publiés par l'éditeur la totalité des recettes issues des ventes de leurs livres électroniques. "
Amazon vient de nous envoyer une brève proposition commerciale", a indiqué mardi 8 juillet une porte-parole de Hachette Book Group, filiale américaine d'Hachette Livre.
Cette proposition consiste à verser "
100% des ventes sur chacun de leur livre électronique vendu" aux écrivains pendant les négociations commerciales en cours entre Amazon et Hachette, selon un courrier mis en ligne
sur le site spécialisé en nouvelles technologies Gigaom.com et envoyé à un petit groupe d'auteurs ainsi qu’à leurs agents par l'un des vice-président d'Amazon David Naggar. Il se propose aussi de suspendre tous les retards de livraison et d'en finir avec les ajustements de prix mis en place pour forcer la main à Hachette.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
Cette offre est une amélioration d'une première proposition faite fin mai selon laquelle Amazon voulait créer un fonds d'indemnisation pour les auteurs victimes de ce conflit, offrant d'y participer pour moitié.
Hachette et la "Authors Guild" disent "non"
Comme avec la première, l'éditeur français a décliné poliment cette seconde proposition. "
Nous invitons Amazon à retirer les sanctions imposées unilatéralement contre nous", a déclaré la porte-parole de l'éditeur, ajoutant qu'Hachette poursuivra les négociations avec espoir de parvenir à un accord "
rapidement".
"
Nous pensons que le meilleur intérêt des auteurs est un contrat avec Amazon qui contient de véritables bénéfices en termes de marketing et dont les termes permettent à Hachette de continuer à investir dans les écrivains, le marketing et l'innovation", a-t-elle justifié.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
La contre-attaque d'Amazon n'a pas tardé. Hachette "
fait clairement savoir qu'il veut que ses auteurs restent au milieu de cette négociation parce qu'il espère que ça lui donne un levier dans les négociations", a critiqué le groupe américain. "
Il (Hachette)
refuse de négocier en dépit du tort causé à ses auteurs", avance le groupe.
La "Authors Guild" - l'association américaine de défense des intérêts des écrivains - a pour sa part rejeté cette proposition. "
Ca apparaît comme une solution à court terme qui incite les auteurs à prendre partie contre leurs éditeurs (...)
Elle nous laisse au milieu du conflit",
a déclaré au New York Times, Roxana Robinson, l'une des membres de l'association.
Un conflit qui s’enlise
Depuis plusieurs semaines, le géant américain de la vente en ligne est accusé de faire pression sur Hachette Book Group en pleine négociation d'accords commerciaux en allongeant les délais de livraison des livres ou en empêchant les commandes. Selon la presse américaine, le géant de la vente en ligne souhaite faire davantage de marge notamment sur le livre électronique où il est un des principaux acteurs grâce à sa liseuse Kindle.
La semaine dernière, plusieurs grandes plumes américaines et britanniques s'en étaient indignées et avaient sommé Amazon de cesser de prendre "en otages" les livres, les auteurs et les lecteurs. "
Nous sommes fermement convaincus qu'aucun libraire ne devrait ni empêcher, ni gêner la vente de livres, ni même décourager les clients de commander ou de vouloir recevoir les livres qu'ils désirent", s'insurgeaint-ils, se défendant de prendre un quelconque parti dans ce conflit.