Actes sud

Jean-Paul Capitani fait, cette année, une rentrée non pas littéraire mais scolaire, en tant que directeur d’école. Avec la présidente du directoire d’Actes Sud, Françoise Nyssen, le directeur du développement du groupe a fondé un établissement privé qui porte le nom d’une collection des éditions, "Le domaine du possible", et qui est d’ailleurs pensé comme un prolongement de la philosophie d’Actes Sud. Les éditeurs de Naomi Klein, Pierre Rabhi ou Edgar Morin désiraient créer "une école qui transmettrait les valeurs et savoirs que nous nous efforçons de porter depuis plus de trente ans", expliquent-ils dans un texte d’intention. C’est aussi un drame personnel, la disparition de leur fils, "un enfant différent" dont "l’école n’a pas pu résoudre les problèmes d’apprentissage", qui les a poussés dans cette démarche. Ainsi, le 7 septembre dernier, une trentaine d’élèves de 9 à 14 ans ont fait leur rentrée dans cet établissement alternatif, à la pédagogie d’inspiration Steiner-Waldorf. D’éditeur à directeur d’école, il n’y a pas de grand écart, écrit-il dans un livret de présentation, car cette école accompagne "les enfants comme l’éditeur accompagne les auteurs, avec pour souci principal de rendre les enfants autonomes, […] de les aider à se créer en apprenant à vivre". Les locaux sont situés au sein de la maison d’édition, à Arles, et les cours seront dispensés aussi bien à la Chapelle du Méjan que dans une ferme. Car le rapport à la nature est central pour Jean-Paul Capitani, ingénieur agronome de formation et ancien éleveur, qui souhaite placer les enfants dans le réel et non dans la consommation.

Anne-Laure Walter

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