Histoire du vent
LE NOROÎT, Montréal
Un jour, il y a plus de quatre décennies de cela, un étudiant à qui je tentais désespérément d'enseigner à peu près les raisons de la poésie, du moins quelques paramètres de la chose, me dit, comme ça, sans scrupule ni heureusement aucune culpabilité : « La poésie, pour moi, ce n'est que du vent...» L'idée n'était pas si fausse, non plus que sa formulation, sans aucune agressivité d'ailleurs. Depuis plus de quatre décennies, aussi, je ne cesse d'imaginer cette histoire du vent qu'est, à sa façon toute particulière, la poésie. Aussi bien ce qui échappe, que ce qui décoiffe et recommence le monde... sans que nous y soyons toujours convié. J'ai amorcé cette quête du vent, sans jamais vraiment m'en désoler non plus que sans m'en réjouir. Chaque matin, à l'aube le vent et chaque matin, à l'aube, les mots qui peut-être conviendraient à cette incessante histoire du vent.