Né en 1925, l’écrivain Américain William Styron s’était fait connaître à travers des œuvres explorant les tourments de l’âme et les dilemmes les plus noirs. Il est décédé d’une pneumonie à l’âge de 81 ans, mercredi 1^er novembre.

William Styron avait obtenu le prix Pulitzer pour Les confessions de Nat Turner, aussi intitulé Les Confessions d’un mangeur d’opium anglais (Gallimard, 1969). Il s’agissait de son quatrième roman. Styron a peu écrit, et s’est toujours laissé beaucoup de temps entre chaque ouvrage. Gauchiste revendiqué, il a toujours été au premier plan de luttes politiques. Mais, dépressif avoué, il ne s’était jamais remis de la mort de sa mère quand il était enfant. Il avouait clairement qu’il s’agissait là de la source de tous ses problèmes. L’auteur écrivait que « de tout âge, les grands écrits avaient toujours été le produit d’une névrose. »

Victimes combattives, Histoire écrasante, les récits de Styron mettent les esprits sous l’emprise d’une culpabilité et de conflits, sociaux, raciaux, psychologiques.

Il faudra attendre 1979 pour qu’il publie ce qui sera son plus grand succès, Le choix de Sophie (Gallimard). Le film est immédiatement adapté à Hollywood et vaudra un Oscar à son actrice, Meryl Streep. Son dernier livre est paru en France en 1996, Un matin de Virginie : trois histoires de jeunesse (Gallimard). Pierre Assouline, ce matin France Inter, avouait un penchant particulier pour Face aux Ténèbres (toujours chez Gallimard), sa chronique d’une dépression qui l’avait éloignée durant dix ans de l’écriture. Sa mort laissera inachevée sa dernière création, The Way of the Warrior.

William Styron : Les Confessions de Nat Turner (Gallimard) 

William Styron : Le choix de Sophie (Gallimard) 

William Styron : Face aux ténèbres (Gallimard) 

William Styron : La Proie des flammes (Gallimard) 

William Styron : La Marche de nuit (Gallimard)