Ce n’est pas une double vie mais une myriade d’activités qui occupent Vera Michalski, au point que l’on se demande quand elle dort. Non contente de diriger le groupe Libella qui réunit une dizaine de maisons d’édition, en France comme à l’étranger, une librairie et une galerie, l’éditrice assure la direction de la très fertile Fondation Jan Michalski - du nom de son mari disparu en 2002 - pour l’écriture et la littérature. "En principe, je répartis équitablement mon temps entre Libella et la fondation et passe donc beaucoup d’heures dans les transports entre Lausanne, Arles, Paris, ou encore Varsovie", détaille-t-elle. Mais ce n’est pas tout. Présidente du Bureau international de l’édition française (Bief), Vera Michalski est aussi depuis octobre 2016, "ambassadrice de bonne volonté" pour l’Unesco. Héritière du groupe pharmaceutique Hoffmann-La Roche, où elle assiste seulement à l’assemblée générale annuelle, n’y détenant aucun poste, la mécène s’investit aussi en dehors du monde du livre. Elle dirige la Fondation pour l’art dramatique du théâtre de Vidy-Lausanne ou encore le festival des Sommets musicaux de Gstaad. Comme son père, Lukas Hoffmann, mort en 2016, cofondateur du Fonds mondial pour la nature (WWF), elle siège au conseil de plusieurs fondations actives dans le domaine de l’environnement. Des engagements multiples dont l’insaisissable Vera Michalski se sert pour irriguer son cœur de métier, l’édition, et ainsi "nourrir le choix des livres ou des domaines à explorer". P. L.