Sciences Po Paris

Un nouveau campus et une ambitieuse bibliothèque pour Sciences Po

La Bibliothèque Saint-Thomas a ouvert au public fin janvier 2022. - Photo Caroline Maufroid Sciences Po

Un nouveau campus et une ambitieuse bibliothèque pour Sciences Po

Ouverte fin janvier, la nouvelle bibliothèque de Sciences Po Paris propose des documents et des places de travail dans un nouveau campus au coeur de Paris. Nouveautés et projection avec Marc Martinez, directeur des bibliothèques de Sciences Po.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 01.02.2022 à 15h16

Onze salles de cours, une dédié à l'artistique, des espaces de travail libre réservés aux étudiants, d’autres aux doctorants, d’autres encore aux entrepreneurs, les locaux de l’école de journalisme, des salons et des salles de réunion, sans oublier le potager, la cafétéria, la bibliothèque… Ou plutôt deux, bibliothèques : une généraliste, 32 000 documents en accès libre sur 630 m2 et une biblitohèque spécialisée de 165m2 et 8500 ouvrages. Voilà ce qu’abrite le nouveau campus de Sciences Po Paris, Place Saint-Thomas, où se mêlent architectures ancienne et moderne. Le montant de l’opération (qui comprend l’acquisition des 14 000 m2 du site de l’Artillerie et sa rénovation) s’élève à 190 millions d’euros.

Marc Martinez est le directeur des bibliothèques de la prestigieuse école depuis septembre.

Pourquoi avoir construit cette bibliothèque ?

Sciences Po Paris a voulu resserer géographiquement son campus. Les bibliothèques de Sciences Po étaient auparavant réparties sur trois sites : 30 Rue Saint-Guillaume, 27 Rue Saint-Guillaume et 199 Boulevard Saint-Germain. Désormais, ne restent plus que le 27 Rue Saint-Guillaume et le 1, Saint-Thomas, distantes de seulement 200 mètres. Cette dernière se situe dans l’ancien Hôtel de l’Artillerie.

L'établissement a prévu pas mal de places de travail…

Les étudiants peuvent travailler à la bibliothèque mais aussi au Pavillon de l’innovation, à la cafétéria, sur les gradins à l’extérieur, dans les cours et jardins… Pour du travail en groupe, ils peuvent réserver des salles. Il y a 250 places à Saint-Thomas (200 dans la bibliothèque générale et 50 dans celle de recherche) et 400 au 27 Saint-Guillaume. Certains espaces sont modulables, pour que les chercheurs et les étudiants travaillent de la manière la plus souple possible.

Vous n’avez pas voulu, comme le font de nouvelles bibliothèques, alléger les rayonnages ?

Ils l’ont été au maximum ; le taux d’accès direct reste faible. Mais il faut un minimum de masse critique pour que les chercheurs y trouvent des livres. Sans fonds vivant, utile, pertinent, les bibliothèques ne seraient plus que des salles de travail.

Quelles sont les nouveautés ?

Nous mettons notamment à disposition, sur les deux sites, une grosse centaine de casiers de retrait automatique de documents. Et les horaires sont désormais les mêmes pour toutes les bibliothèques : de 8h à 23h en semaine (et en période pédagogique) et de 9h à 21h le samedi. L’ouverture de huit dimanches par an est en cours de discussion.

Et un potager dans l'enceinte…?

Oui, dont l’entretien est assuré par Sciences Po Environnement, mais aussi par les personnels et les enseignants volontaires. Nous avons voulu offrir un campus avec un environnement de qualité, donc notamment environnemental.

Avant d’arriver à Saint-Thomas, vous avez rénové la bibliothèque du Palais, à Lyon 3 ? Qu’est-ce que ce projet vous a appris ?

Je retiens qu’on peut être audacieux et parier sur la qualité ! Nous avons d’ailleurs été récompensés par le Grand prix des bibliothèques de Livres hebdo, dans la catégorie de l’espace intérieur. Acheter des objets de designers, des fauteuils de 6000 euros pour nous étudiants a pu effrayer certaines personnes dans l’équipe et à la gouvernance. Mais nos élèves le valent bien ! En montrant qu’on les respecte, ils respectent le mobilier et s’approprient mieux la bibliothèque.

Vous commencez à réfléchir aux orientations 2030-35 des bibliothèques de Sciences Po. A quoi pourra ressembler une bibliothèque dans dix ans ?

Le service à distance s’accroîtra sans doute, mais il faudra toujours des médiateurs, des bibliothécaires qui facilitent l’accès aux savoir et leur compréhension. Il faudra aussi des lieux hors de chez soi adaptés aux études. Les étudiants font déjà pression pour avoir - paradoxalement - des espaces pour suivre des enseignements à distance. Je pense enfin que la part de l’imprimé pourra décroître, mais restera substantielle, notamment dans le champ des sciences humaines et sociales.

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