Novembre, un mois pivot pour la chaîne du livre. Celui où l’attribution des grands prix d’automne signifie la fin de la période de la "rentrée littéraire" et l’ouverture de celle des fêtes, décisive pour les ventes et le bilan annuel. Celui également où s’amorce, en parallèle, la préparation de l’année suivante. Livres Hebdo y contribue à son niveau en commençant cette semaine dans sa rubrique d’"avant-critiques" à lever le voile sur les titres de la "rentrée d’hiver".
Novembre aussi, désormais, un mois assombri par le souvenir de 2015, où les massacres du vendredi 13 ont fauché 130 personnes et en ont blessé 413 autres dans la salle de concert du Bataclan, aux terrasses et dans les rues des 10e et 11e arrondissements de Paris. Des jeunes, pour la plupart, qui incarnaient la culture, l’ouverture, l’échange, une fraternité aujourd’hui mise à mal de tous côtés, à l’instar des deux jeunes éditrices, Ariane Theiller et Lola Salines, qui ont trouvé la mort au Bataclan.
En un an, de nombreux livres ont rebondi sur ces événements comme sur les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher en janvier 2015, ou la tuerie de Nice en juillet dernier. Ceux d’Antoine Leiris, Vous n’aurez pas ma haine (Fayard) et de Georges Salines, le père de Lola, L’indicible de A à Z (Seuil), en particulier, perpétuent à contre-courant un état d’esprit. Salutaire.
Au demeurant, l’audace et la joie de vivre des deux éditrices assassinées ressurgissent périodiquement à travers l’activité des maisons dans lesquelles elles ont travaillé. Parmi les éditeurs en pointe dans l’édition de livres de youtubeurs français, un phénomène en plein essor, on retrouve 404 éditions. Un label né au début de l’année et dont le projet avait été initié… par Lola Salines.