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Tronchet chez les Incas

Didier Tronchet/Futuropolis

Tronchet chez les Incas

Didier Tronchet met subtilement en images trois récits tirés de ses trois ans passés en Equateur avec sa compagne et leur fils.

Par Fabrice Piault
avec Créé le 30.05.2014 à 03h05

Après avoir transposé chez Casterman Le fils du yeti (voir LH 987, du 28.2.2014, p. 57), Didier Tronchet poursuit son va-et-vient entre littérature et BD en adaptant Vertiges de Quito (La Table ronde, 2012). Inspirés par trois ans passés en Equateur avec sa compagne, Anne, locutrice du quechua, et leur fils Antoine, trois récits pittoresques, cocasses et effrayants à la fois, font merveilleusement ressortir la magie des lieux que le dessinateur réchauffe de ses couleurs et de son humour grinçant.

"Ma rue à Quito" décrit, autour de la maison du dessinateur, une artère étonnante qui, dévalant du plateau où s’accroche, sur les flancs du volcan Pichincha, la capitale équatorienne, plonge après moult lacets en direction de l’Amazonie. Survolée par les avions sur le point d’atterrir, et dont certains percutent parfois un immeuble, elle subit glissements de terrain ou incendies, constituant aussi un petit théâtre humain, dont Tronchet restitue avec sensibilité les personnages truculents. "Un ambassadeur chez les sauvages" retrace l’expédition rocambolesque, favorisée par l’expérience d’Anne, d’un ambassadeur de France parmi les Indiens de la Selva, en Amazonie, menacés par les convoitises que suscite la découverte de pétrole sur leur territoire. Enfin, dans "Le salar de la peur", Didier Tronchet relate son voyage avec son fils pour rejoindre Anne en Bolivie, au Salar d’Uyuni, le plus grand lac salé du monde. Un périple édifiant dans un paysage désolé où rôde… le diable.

Fabrice Piault

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