FORUM

La rencontre s'est déroulée à l'hotel de Massa, Paris 14e.- Photo OLIVIER DION

Pourquoi la traduction fait-elle tant parler d'elle ? "Une nouvelle période a commencé dans les années 1980 en France, avec une visibilité et une actualité absolument extraordinaires de la traduction. La centralité de la littérature traduite permet aux traductions de se présenter comme telles, à visage découvert. Nous sommes peut-être aujourd'hui au seuil de quelque chose de nouveau », s'enflamme Dieter Hornig. L'analyse de ce traducteur, maître de conférences à l'université Paris-8, ouvre le forum que la Société des gens de lettres (SGDL) consacre, les 25 et 26 octobre, à "La traduction littéraire". Quelque 170 traducteurs français et étrangers, auteurs, étudiants, et responsables des droits de l'édition sont réunis à l'hôtel de Massa, à Paris (14e). Après les Rencontres de la traduction au Salon du livre de Paris et le rapport de Pierre Assouline au Centre national du livre sur La condition du traducteur qui a débouché sur la reprise des discussions entre le Syndicat national de l'édition et l'Association des traducteurs littéraires de France, la SGDL contribue au débat en réunissant une brassée de noms prestigieux pour de stimulantes réflexions sur le métier de traducteur comme sur les échanges internationaux. La discussion de haute volée entre Barbara Cassin, Florence Delay, Erri De Luca et Juan Goytisolo ravit la salle, évoquant le bonheur de traduire, la compréhension profonde d'un texte philosophique ou d'un poème, que seule permet la traduction, ou les libertés coupables des traductions de la Bible par rapport au texte en ancien hébreu, dénoncées par Erri De Luca, très applaudi.

"Les traducteurs sont des auteurs à part entière, nous sommes tous confrontés aux mêmes problématiques, souligne à Livres Hebdo le président de la SGDL Jean-Claude Bologne. Nous aimerions que le dialogue s'installe entre les auteurs et les traducteurs, pour rétablir le rapport de confiance. » De son côté, revenant sur la reprise en septembre des discussions SNE-ATLF sous l'égide du CNL, Olivier Mannoni, président de l'ATLF, annonce qu'"en décembre nous aurons des premières ébauches d'accord. Et en mars, avant le Salon du livre, nous espérons arriver à un accord général ».

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