Les clients et partenaires (librairies, concept stores, hôtels, musées, etc.) de Taschen ont l’habitude de recevoir de l’éditeur d’art allemand des beaux livres. Mais ils ont eu la surprise à la mi-novembre d’en découvrir un d’un nouveau genre : la maison a décidé de sublimer son catalogue de titres à paraître à la fin 2016 et au début 2017 en l’éditant sous la forme d’un bel ouvrage, distribué gratuitement et traduit en trois langues. Ses parutions phares comme A bigger book du peintre David Hockney, ou les archives des films Walt Disney y prennent vie grâce à des interviews d’auteurs et des documents d’archives qui retracent la création de l’ouvrage, tandis que le reste du catalogue se dévoile par de belles photos.
Taschen a poussé la ressemblance avec les catalogues d’exposition au point d’en imprimer deux versions : une version grand format "luxe", tirée à 30 000 exemplaires, et une autre, plus modeste, imprimée à 100 000 exemplaires. L’ensemble a été conçu, selon le directeur commercial de la maison, Thomas Vivien, exactement comme le reste des titres produits chez Taschen. "Nous avons un designer maison, ce sont les éditeurs qui rédigent les présentations, et comme pour chaque livre, Benedikt Taschen [le P-DG de la société, NDLR] supervise l’ensemble."
Ce catalogue aux allures de livre d’art est l’aboutissement d’une réflexion lancée par l’éditeur en 2012. Cette année-là, Taschen a décidé de lancer un magazine qui paraîtrait trois fois par an et présenterait à ses clients et partenaires la production de la maison sous un format ludique et riche. "C’est une façon de garder un lien constant entre l’univers Taschen et ceux qui s’y intéressent, mais aussi de sortir du lot", explique Thomas Vivien. Les premières versions de ce support se sont déclinées sous de grands formats, "très beaux mais également encombrants", avant de revenir ces deux dernières années à un format plus traditionnel, se confondant presque avec la presse magazine. "Nous avons tâtonné et expérimenté avant d’arriver à cette version beau livre que nous comptons garder pour les années à venir", précise le directeur commercial. Car la maison entend proposer "quelque chose de marquant, qui restera dans le temps". L’éditeur ne souhaite pas communiquer sur les coûts de cette démarche qui, en tout cas, a déjà séduit une partie de son lectorat puisque plusieurs clients sont déjà, selon Thomas Vivien, d’assidus collectionneurs de ces magazines-catalogues devenus livres d’art. Pauline Leduc