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Santé, bien-être et ésotérisme : Le sacre du sexe et du féminin 

Dessin extrait de Jouissance club : une cartographie du plaisir, de Jüne Pla (Marabout). - Photo Marabout

Santé, bien-être et ésotérisme : Le sacre du sexe et du féminin 

L'intérêt croissant des éditeurs de santé, bien-être et ésotérisme pour les thématiques féminines ne fait aucun doute.

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Par Cécilia Lacour
Créé le 17.03.2021 à 18h32

En 2020, ces deux segments confondus ont publié 69 titres consacrés aux femmes, contre 19 en 2017. Avec une progression de 72 %, le rayon enregistre la plus forte hausse sur la période 2017-2020.

Cet essor tire son origine de trois phénomènes éditoriaux. Le sexe féminin est devenu plus visible. « L'une des conséquences de #MeToo est qu'une nouvelle génération de femmes n'hésite plus à faire bouger les lignes, à parler des règles de manière cash par exemple. En tant qu'éditrices, nous devons accompagner cette libération de la prise de parole », explique Tatiana Delesalle, directrice éditoriale de Mango. Outre les règles, l'endométriose a été au cœur d'une quinzaine d'ouvrages depuis 2017, comme Tout sur l'endométriose : soigner la douleur, soigner la maladie des docteurs Delphine Lhuillery, Erick Petit et Eric Sauvanet (Odile Jacob) ou Un cri du ventre d'Enora Malagré (Leduc), tous deux parus en 2019. L'intérêt porté par les éditeurs à l'endométriose ne faiblit pas : neuf titres ont été programmés sur Electre Data Services de janvier à avril 2021.

Une nouvelle génération

Emilie Franc, responsable éditoriale chez Larousse, observe « une réappropriation du corps et de la jouissance de la femme. Il s'agit alors de faire tomber un certain nombre de tabous ». Par ricochet, la sexualité féminine a donc le vent en poupe, comme en témoignent les succès des Joies d'en bas : tout sur le sexe féminin de Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl (Actes Sud, 2018) et de Jouissance club de Jüne Pla (Marabout, 2020).

Présent à la fois dans les rayons santé, bien-être et ésotérisme, le féminin sacré est le troisième phénomène éditorial à tirer la production vers le haut. Si cette thématique n'est pas nouvelle, elle touche désormais « une nouvelle génération de jeunes femmes qui a envie de se raccrocher à des modèles féminins forts et puissants notamment issus des mythologies ancestrales », souligne Sophie Gillot, responsable de la marque Véga (groupe Trédaniel). « Les femmes sont en train de se réapproprier leur puissance », assure Sandrine Navarro, responsable éditoriale en charge de l'ésotérisme et du développement personnel chez Leduc. Revendiquant 100 000 exemplaires vendus tous titres confondus, l'éditrice en est sûre : « Toutes les facettes du féminin puissant n'ont pas fini d'éclore », tout comme l'engouement que cette thématique suscite.

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