Quelques jours après la mort de son éditeur Jean-Marc Roberts, survenue le 25 mars dernier, l'écrivain Philippe Claudel a écrit un hommage intitulé Jean-Bark, qui paraîtra le 3 juin chez Stock sous la couverture bleu nuit.

En une soixantaine de pages, l'auteur des Ames grises (prix Renaudot 2003) et de Le bruit des trousseaux dresse un portrait de l'ancien patron de Stock qui fut son éditeur depuis 2002. «J'ai connu un Jean-Marc. Il y en avait au même moment des dizaines d'autres. J'en suis sûr. J'aimais ta géométrie variable, que je n'ai jamais constatée mais que je supposais. Tu avais l'art de l'adaptation. Ce qui importait, c'était moins toi-même que l'autre. Tu ne te mettais jamais en avant. Tu faisais exister l'autre», écrit ainsi Philippe Claudel, évoquant la relation de Jean-Marc Roberts avec les auteurs: «Tu savais, pour l'être toi-même, qu'un auteur est plus fragile qu'une libellule sortant de sa chrysalide. Ce qui t'importait, c'était de préserver les conditions dans lesquelles ces ailes pouvaient continuer à se déployer, fines et somptueuses.»

Son geste rappelle celui de l'écrivain Jean Echenoz qui, en 2001, avait publié un court texte intitulé Jérôme Lindon, quelques mois après la disparition du fondateur des éditions de Minuit.