Philippe Bertrand, l'un des auteurs de bandes dessinées et illustrateur pour la jeunese les plus originaux de sa génération, promoteur d'un érotisme graphiquement stylé, est mort dimanche 16 mai d'un cancer, à 61 ans.

Né à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret), le dessinateur a signé ou cosigné plus de soixante albums de bande dessinée adulte (Kesselring, Albin Michel, Futuropolis, Dargaud, Les Humanoïdes associés, Delcourt...) et d'ouvrages pour la jeunesse (Actes sud junior, Seuil jeunesse...). Il a aussi réalisé des décors de théâtre, des oeuvres de design (la grande verrière de la Fnac étoile, à Paris, avec Guillaume Saalburg), des dessins animés, un jeu vidéo, des grands pastels, ainsi que des romans érotiques (La Musardine).

Philippe Bertrand a fait ses débuts au tout début des années soixante-dix dans des revues engagées telles Partisans et L'idiot international avant de collaborer à Zinc et, à partir de 1974, à Charlie Mensuel, alors dirigé par George Wolinski, qui publie en 1979 en feuilleton sa première bande dessinée, A cet instant, aux Antipodes ou Necrasdoc désaxé (Albin Michel, 1982).

Perfectionnant son style et affinant son univers, il crée en 1983 dans Pilote sa série emblématique et devenue mythique, Linda aime l'art, dont les trois premiers albums sont parus chez Dargaud et le quatrième aux Humanoïdes associés (1985-1992).

En 2002, il publie chez Dargaud, sur un scénario de Frédéric Beigbeder, Rester normal, suivi en 2004 de Rester normal à Saint-Tropez. Toujours chez Dargaud, il signe en 2008 L'Amour cash, sur un scénario de Tonino Benacquista.

Son dernier album, Le Montespan, adapté du roman éponyme de son ami Jean Teulé, est paru en février dernier chez Delcourt.