Avec "Voz/ces", Mémoire d’encrier met le cap sur l’Amérique du Centre et du Sud. "Nous voulons faire une place toute spéciale aux autrices et auteurs émergents de l’Amérique latine hispanophone et lusophone", explique l’éditeur Marc Charron. Pour marquer cette ouverture aux deux langues, la maison a combiné le mot "voix" dans ses graphies portugaise ("vozes") et espagnole ("voces").
La collection sera lancée le 3 mars avec Maisons vides, le premier roman de l’autrice mexicaine Brenda Navarro, traduit de l’espagnol par Sarah Laberge-Mustad. Maisons vides met en scène deux femmes, un enfant disparu. La mère qui a perdu son enfant et celle qui l’a volé. Le roman exprime le désir de maternité mais aussi le regret d’être mère ainsi que les injonctions sociales liées à la maternité. Le tout sur fond de violences faites aux femmes. Les droits de ce titre, qui rencontre "un succès fou" selon l’éditeur, a été vendu dans dix pays.
Recours à une agence
Mémoire d’encrier prévoit un autre titre pour 2022. Au second semestre, Marc Charron publiera la traduction de Los caídos de Carlos Manuel Álvarez, dont les droits ont été vendus dans neuf pays. A travers l’histoire d’une famille, le journaliste et écrivain cubain y raconte l’île de Cuba dans toutes ses contradictions. L’éditeur prévoit de publier le second roman de Carlos Manuel Álvarez, Falsa guerra, au Québec à l’automne 2022 et à l’hiver 2023 en France.
Etant "à l’affût de la scène littéraire latino-américaine", l’éditeur s’est notamment entouré de l’agence new-yorkaise Indent, formée par une agente littéraire d’origine colombienne et une autre installée à Mexico, afin d'acquérir "assez tôt" les droits de ces deux ouvrages.
Production "foisonnante"
Marc Charron annonce par ailleurs avoir acquis les droits de The flipside of skin (littéralement, "L’envers de la peau") de Jeferson Tenório, représenté par l’agence RCW de Londres et dont les droits ont récemment été acquis par la maison écossaise Charco Press. Cet "ouvrage clé sur l’antiracisme noir au Brésil" a été récompensé l’année passée du prestigieux prix Jabuti. Il paraîtra à l’automne 2022 au Canada, et l’année suivante en France.
Avec cette nouvelle collection, Mémoire d’encrier veut se concentrer sur les thèmes qui lui sont chers, comme le "vivre ensemble, la diversité culturelle, l’inclusion ou encore l’autochtonie, le féminisme, les sujets LGBTQ+", tout en prêtant une attention particulière aux nouvelles plumes d’Amérique latine. "La production littéraire chez les jeunes auteurs est foisonnante", assure Marc Charron.