L'unique héritier de l'écrivain Vladimir Nabokov est mort

Dmitri Nabokov © DR

L'unique héritier de l'écrivain Vladimir Nabokov est mort

Fils unique et traducteur de l'auteur phare des années 1950, Dmitri Nabokov est décédé en Suisse le 23 février.

Par Camille Friquet,
avec cfr, avec Associated Press Créé le 15.04.2015 à 19h12

Dmitri Nabokov, 77 ans, fils unique, traducteur et seul héritier de l'écrivain Vladimir Nabokov, est décédé le 23 février dans une clinique de Vevey, en Suisse, des suites d'une infection pulmonaire, a annoncé le 24 février son agent littéraire new-yorkais Andrew Wylie.

Né à Berlin en 1934, polyglotte, chanteur d'opéra professionnel jusqu'en 1982 - il s'est notamment produit au côté du jeune Luciano Pavarotti -, coureur automobile jusqu'en 1965 et alpiniste confirmé, Dmitri Nabokov a défendu et traduit une grande partie des oeuvres de son père, dont il protégeait depuis 1977 le patrimoine littéraire.

Il a notamment publié L'enchanteur (Rivages,1986), traduction d'une nouvelle écrite par son père à Paris en 1939 et restée inédite, très proche du roman majeur de l'écrivain, Lolita, publié pour la première fois en 1955 à Paris en langue anglaise par The Olympia Press, puis en langue française chez Gallimard en 1959.

A la fin des années 1950, alors que son père entrait, grâce à Lolita, dans la sphère des plus grands écrivains du XXe siècle, Dmitri Nabokov traduisit du russe à l'anglais, avec l'aide de son père, Invitation to a Beheading, déjà paru en russe (1935-1936) et en français (1938).

Après la mort de Vladimir Nabokov, son héritier décrivit dans On Revisiting Father's Room sa relation avec son père défunt en même temps que l'existence et le travail de l'écrivain.

Alors que Vladimir Nabokov avait ordonné avant sa mort de brûler tous ses manuscrits, Dmitri Nabokov prit la décision, alors très controversée, de publier le dernier livre inachevé de son père, qui y avait travaillé entre 1975 et 1977, L'original de Laura (c'est plutôt drôle de mourir), publié par Knopf en 2009. Dmitri Nabokov traduisit et publia également quelque 300 lettres d'amour inédites de son père à sa mère.

Sans héritier, il laisse derrière lui une fondation littéraire dirigée par Andrew Wylie.
15.04 2015

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