Grâce aux succès de plusieurs expositions, le début d’année a été bon pour les musées qui enregistrent des chiffres de fréquentation élevés. Pour exemple, l’événement Rodin (22 mars-31 juillet) a réuni plus de 300 000 visiteurs au Grand Palais et 325 000 personnes se sont pressées au Louvre pour admirer "Vermeer et les maîtres de la peinture de genre" (22 février-22 mai). "Cet engouement se ressent aussi en librairie, avec une excellente année de notre côté", estime Pierre Jaubert, responsable de la librairie du musée du Louvre. Quant à Nicolas Roche, directeur des éditions du Centre Pompidou, il dresse le même constat et se réjouit de l’impact de la rétrospective "David Hockney", qui s’y tient jusqu’au 23 octobre. Et ce n’est pas près de s’arrêter puisque la programmation de fin d’année s’annonce attractive avec plusieurs temps forts.
Gauguin, star de l’automne
L’exposition au Grand Palais "Gauguin : l’alchimiste" (9 octobre-21 janvier) sera la véritable star de l’automne, autour de laquelle se positionnent une dizaine d’acteurs du secteur. En plus du catalogue édité par la RMN-Grand Palais en collaboration avec le musée d’Orsay, on trouvera plusieurs monographies comme celles de Françoise Cachin, Gauguin (Flammarion) ou, sous le même titre chez Citadelles et Mazenod, celle de June Hargrove. Mais aussi de multiples introductions à sa vie et à son œuvre, avec Paul Gauguin (Larousse), Gauguin, d’art et de liberté (Michel Lafon), Gauguin : voyage au bout de la terre (Chêne) ou encore Dessins de Gauguin : la Bretagne à l’œuvre (Hazan). L’exposition "Degas, danse, dessin", organisée par le musée d’Orsay (28 novembre-25 février) pour le centenaire de la mort de l’artiste, est aussi très attendue. Gallimard en éditera le catalogue tandis que Prisma proposera le Degas de Sylvie Lagorce.
Au Louvre, c’est la belle exposition "François Ier et l’art des Pays-Bas" qui tiendra le haut de l’affiche du 15 octobre au 15 janvier, accompagnée par un catalogue non moins riche, édité par Somogy. Autre temps fort, "Rubens, portraits princiers" (musée du Luxembourg, 4 octobre-14 janvier) donnera lieu au beau catalogue publié par la RMN-Grand Palais, qui édite aussi Irving Penn : le centenaire, accompagnant la rétrospective que le Grand Palais consacre au photographe du 21 septembre au 29 janvier. De son côté, le Centre Pompidou, qui fête cette année ses 40 ans, accueille jusqu’au 29 janvier l’exposition "André Derain : 1904-1914, la décennie radicale", dont le catalogue publié par les éditions du Centre Pompidou paraît en même temps que deux documents autour de l’artiste édités par Hazan. Beaubourg héberge aussi la toute première rétrospective dédiée à l’œuvre de César Baldaccini (13 décembre- 26 mars). Goscinny sera au cœur de deux expositions en cette fin d’année : le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme le met à l’honneur jusqu’au 4 mars avec "René Goscinny au-delà du rire" (Hazan) tandis que la Cinémathèque française se penche du 4 octobre au 4 mars sur "Le cinéma de René Goscinny : Astérix, Lucky Luke et Cie" (RMN-Grand Palais).
Le street art en plein essor
Au-delà et en dehors de l’actualité muséale, le street art s’impose comme un domaine incontournable du rayon alors que se déroule à la Cité de la mode et du design, jusqu’au 15 octobre, la première foire internationale entièrement consacrée à l’art urbain contemporain, 13 Art Fair. Le maître du genre, JR, signe en novembre Inside out (Actes Sud), projet de street art mondial sur lequel il a travaillé durant les six dernières années. Flammarion propose une nouvelle édition augmentée de son Atlas du street art et du graffiti de Rafael Schacter, alors que Lou Chamberlain présente les plus belles fresques dans Street art international (Solar). Pour démontrer en quoi une œuvre fait sens à l’endroit où elle a été installée par l’artiste, Olivier Landes présente Street art contexte(s) (Alternatives). Chez Critères, on découvrira les portraits d’une cinquantaine d’artistes comme C215 ou Alias Borondo dans Portraits urbains : de visage en visage, alors que Desinge & Hugo & Cie publie le beau recueil Street art : toutes les œuvres majeures. Le directeur de Verticales, Yves Pagès, signe à La Découverte Tiens, ils ont repeint !, corpus de 5 000 transcriptions de graffitis recueillis par l’auteur entre 1968 et 2017. Allan Aubry met aussi à l’honneur le Graffiti (Mango) quand Cercle d’art publie le saisissant Skate art, première anthologie de cette nouvelle tendance de l’art urbain. Sylvie Léonard révèle les beautés du Montpellier street art (Museo) et Pyramid soulève les liens entre Street art & cinéma. Les artistes du secteur ont aussi droit à leurs monographies. En témoigne celle consacrée à l’emblématique tagueur argentin, Inti (Albin Michel), mais aussi l’ouvrage dédié aux fresques gigantesques du duo stéphanois Ella & Pitr : comme des foumis (Alternatives).